A l'opposé de son prochain album, très très bien.

➔ Profil supprimé - 18 Jan 2010

Une trad est prévue ?

ce que j'ai bien aimé dernièrement

et j'ai été déçu par bad monkeys, la conjuration des imbéciles, shutter island, la horde du contrevent, la lune seule le sait, le travail du furet, days..

c'est une uchronie et le pitch pourrait être (sans vraiment spoiler pasqu'on y vient très vite dans le bouquin) : "le monde serait-il meilleur si hitler n'était jamais né ?"

y'a un peu de deguerie anti-femmes dedans, tu devrais t'y retrouver

➔ Glen - 18 Jan 2010

Comme La part de l'autre ? C'est autant de la merde ?

Et La promesse de l'aube c'est juste L'humour de Gary est délectable

➔ PandaBoy - 13 Jan 2010

Vous me conseillez quoi comme oeuvre du Marquis de Sade? Sinon comme oeuvre se rapprochant du Comte de Monte Cristo, il y'a quoi?

Quelqu'un a lu Mein Kampf ?

➔ Djoss - 21 Jan 2010
Illisible, long, redondant, mal écrit, paranoïaque et rempli de formules lyriques parfaitement ineptes.
(Un vieux souvenir de fac, merci l'UV "Histoire de l'Allemagne contemporaine".)

Pavé incoming !

Je viens de finir le meilleur bouquin de philosophie politique que j'ai jamais lu, celui qui m'a le plus apporté en termes d'idées, d'analyse, de dévoilement de choses évidentes et pourtant jamais analysées et de pistes de réflexion depuis les 10 dernières années :

Michéa repart de la base du libéralisme : que l'homme est mauvais et que seules les structures permettent de concevoir la moins mauvaise solution possible : une coexistence plus ou moins pacifique, plus ou moins harmonieuse d'unités égoïstes de production et de consommation, maximisant chacune leur profit et créant une "société".

De là, il explicite très clairement que la droite et la gauche ne sont que deux facettes d'une même pièce :

- La droite libérale s'occupe du Marché : de son extension, des conditions socio-économiques d'existence, de la fourniture des services nécessaires créées par les besoins (l'offre).
- La gauche sociale-libérale/libertaire s'occupe du Droit : extension infinie des droits (droits des homosexuels, droit de vote des étrangers, sans-papiérisme, extension du salariat pour les femmes), judiciarisation poussée de la société, promotion du divorce, destruction des cultures populaires (traditions, coutumes) et remplacement par la culture de masse, fête généralisée, cadre moral de pensée, promotion du jeunisme, de la liberté, de la diversité, multi-culturalisme (les nouveaux besoins martelés par les médias).

De là, on voit tout de suite que les grands perdants sont les classes populaires : même en votant pour la gauche afin de ne pas être perdante économiquement (et encore...), elle sera perdante sur des droits dont elle n'a que faire et qui détruisent ses valeurs (oh le vilain mot) : famille, solidarité de proximité du quartier, de l'usine, du syndicat, entraide, etc.

L'extrême-gauche en prend pour son grade : depuis le beauf de Cabu et le film Dupont Lajoie, le français de base sera toujours trop beauf, pas assez ouvert à l'Autre, pas assez multi-culturel, pas assez libertaire et anti-conformiste pour cette avant-garde progressiste qui a Raison. Bref, rien à attendre de ce côté là pour le français moyen.
Une parenthèse : l'explication est assez simple : la fracture vient à mon sens de mai 68 : pseudo-révolution menée par des petits-bourgeois de l'université se prenant pour l'avant-garde intellectuelle allant mener les masses prolétaires à la libération, les ouvriers ont vite vu que tout ça n'était pas leur combat : eux, en toute logique, étaient finalement très contents des structures politiques et économiques du pays, ils avaient des valeurs de base de toute société : famille, structures de sociabilité et un travail, ils ne voulaient que profiter des fruits de l'accroissement de leur productivité : conditions de logement, voiture, électro-ménager. De plus, le PCF/CGT voyait d'un très mauvais oeil les libertaires/maos/troskystes qui menaient toute cette agitation.
Dans les années suivantes, les maos ont donc tenté d'aller directement travailler dans les usines pour conscientiser les masses, et devant l'échec de cette stratégie (années 72/75), ont développé une haine tenace de l'ouvrier beauf et se sont recyclées dans le tiers-mondiste et la défense d'un nouveau prolétariat qu'ils ont contribué à faire venir : SOS Racisme, soutien aux sans-papiers, terrorisme intellectuel, amalgames, anathèmes, acceptation aveugle du nouveau credo Islam vs impérialisme. Toute cette galaxie finira par imploser (c'est déjà en cours) sous le poids des contradictions : défendre le féminisme et le port du voile, défendre l'ouvrier de banlieue qui prend sa voiture le matin pour aller travailler et le délinquant qui brûle cette même voiture, dire que la burqa n'est pas l'Islam mais qu'il ne faut surtout pas interdire l'une parce qu'il ne faut pas stigmatiser l'autre (logique fail), tout ça va être de plus en plus compliqué, il va falloir faire des choix (il ne seront pas faits, ça sera toujours la faute 1/ au Système 2/ au Capital 3/ à l'Empire et c'est l'électeur qui fera ce choix en allant voir ailleurs).

Michéa passe assez rapidement (vu leurs échecs historiques, pas besoin d'en faire trop) sur les autres systèmes politico-économiques qui partent de la même hypothèse de départ et qui ne sont que des réactions au libéralisme : le fascisme et le communisme, toutes deux soumissions de l'homme mauvais à une super-structure permettant de le mater et de le régénérer sous la figure de l'Homme Nouveau.

Les conséquences de la prémisse de départ sont alors implacables :

- Puisque l'homme est mauvais, alors rien ne sert d'essayer de l'élever (et donc, tout se vaut, le relativisme est roi, c'est la fuite en avant vers toujours plus 1/ d'extension du commerce dans les relations humaines 2/ d'extension du droit pour éviter de se foutre sur la gueule avec tout le monde, forcément différent dans son individualité et son égoïsme).
- Puisque l'homme est mauvais, alors il faut en créer un autre, un bon : de la moins mauvaise des solutions, on passe au meilleur des mondes : l'Homme Nouveau est le nouvel horizon (biotechnologie, cybernétique, etc).

Sur les conséquences politiques et en terme d'"offre politique", Michéa ne s'étend pas longuement dessus (c'est pas le propos du bouquin) mais il est partisan de la thèse de la "common decency" héritée d'Orwell, qu'il ne développe pas, il a écrit un autre bouquin dessus.

Tout cela parait presque évident sur un résumé mais la force du bouquin est que :
1/ Je ne crois pas avoir vu de bouquin présentant cette thèse de manière aussi articulée, limpide, précise et argumentée. J'avais senti, lu, réfléchi sur des morceaux de tout ce qu'il présente mais jamais sur l'ensemble. Tout est "mais bien sûr pourtant, c'est évident que c'est ça".
2/ En 200 pages, le bouquin foisonne de références, de trucs à approfondir, c'est ce qui en fait sa force.

➔ huge - 23 Jan 2010

Interessant, je suis assez d'accord avec le fait qu'il y a de plus en plus de contradictions dans le discours de gauche et qui s'illustrent de plus en plus souvent avec les passages des gentils pipoles à la télé. Après, vu le résumé que tu en fais, je me demande s'il ne bourrine pas trop mais ça a l'air de mériter le détour. Ca se trouve facilement?

➔ Beauce_de_Findenivot - 23 Jan 2010

Non ça ne bourrine pas trop, ça n'est pas très difficile à lire par contre il faut avoir un peu de références en économie politique (Marx, Adam Smith), sur les Lumières (mais ça tout le monde l'a appris à l'école), il parle un peu d'Harrendt mais ça va.

Pour le trouver, je l'ai emprunté à la bibliothèque, après en librairie, il y a de moins en moins de bons bouquins de politique/économie/philosophie donc je doute.

➔ Pseudo_supprime - 24 Jan 2010

Ça devrait passer, tu connais au moins les bases du libéralisme autant économique (libre-échange, concurrence sans intervention de l'État) que politique (démocratie, liberté individuelle et droits de l'homme) et les réponses du marxisme (lutte des classes, dictature du prolétariat) ou de la social-démocratie (intervention de l'État, impôts et redistribution, droits sociaux).

Sinon l'enseignement de l'ignorance est un bon bouquin aussi, sur l'école. Rien de vraiment novateur dans le fond de sa thèse mais il articule bien les enjeux de l'école actuelle et sa transformation pour répondre aux besoins en fourniture de compétences de la production économique. L'empire du moindre mal est plus percutant et global dans son propos.

Voilà un livre que je conseille, il est vraiment excellent, quelqu'un l'aurait-il déjà lu ici?

J'aimerais bien retrouver le reportage sur le même sujet d'ailleurs

➔ Beauce_de_Findenivot - 25 Jan 2010

Merci pour le lien, je regarderais ça.

J'aime bien le premier commentaire, assez pertinent :

En même temps, Soral et Zemmour ont forcément lu Gramsci et appliquent dans les médias son concept d'Hégémonie culturelle http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9g%C … culturelle
(toutes les forces politiques actuelles pratiquent de toutes façons cette stratégie qui est un préalable et pour le moment indépassable avant de pouvoir accéder au pouvoir politique. Une des tactiques pour ça est le Story-telling http://fr.wikipedia.org/wiki/Storytelli … hnique%29, très employé par les politiques, TF1 ce soir, je sens que ça va être un grand moment pour ça ).

Je sais plus trop comment j'ai découvert Michéa, pas par Soral en tout cas (qui a une idée intéressante pour 20 minutes de branlette intellectuelle).

Un autre intellectuel trop peu connu est Christopher Lasch, découvert et édité par Michéa en France justement, et dont on perçoit bien la filiation entre les deux dans les travaux de Michéa : http://fr.wikipedia.org/wiki/Christopher_Lasch

J'ai déjà lu "Culture de masse ou culture populaire ?" qui parle du remplacement des cultures populaires par les cultures de masses imposées par les révolutions des moeurs et l'instrumentalisation de ces cultures de masse pour des motifs politiques, livre court mais percutant.
"La Révolte des élites et la trahison de la démocratie" est un recueil d'articles, c'est un peu trop hétérogène comme "bouquin" et le titre est assez naze mais chacun des articles est super intéressant (à part un ou deux, trop centrés sur les USA). Comme ça a été écrit il y a 15 ans, que ça s'applique aux USA et qu'on fait tout comme les américains avec quelques années de retard, tout est applicable à la France de 2010, il y a une impression de prophétie assez jouissive .
Ça discute de l'école (même thème et thèse que l'eenseignement de l'ignorance de Michéa), de la discrimination positive (tous les arguments contre la discrimination positive sont dedans, RDV dans 10/15 ans pour faire marche arrière), de l'avènement d'une super-classe ayant un capital culturel en plus du capital économique (les fameux bobos que Lasch avait donc théorisé avant David Brooks), du "populisme" et du terrorisme intellectuel visant à le discréditer et d'autres thèmes.

➔ huge - 25 Jan 2010
Dommage, en plus au début j'avais pensé à commencer directement par le second, pensant que le premier allait être moins intéressant. Heureusement que je me suis ravisé.

la peste terminé, un mois après son commencement (avec le bac blanc + les fêtes entre deux).

Bon ba juste magistral, ça m'a beaucoup plus marqué que l'étranger, mais beaucoup beaucoup plus.

Cette puissance que camus arrive à foutre dans son écriture c'est juste wow tout comme chien blanc en fait.

J.D. Salinger est mort.

➔ Starfula - 28 Jan 2010

J'ai terminé ça :

Ca fait bizarre de lire un livre écrit par un mec à peine plus agé que moi. Mais bon, c'est normal que ça arrive de plus en plus

J'ai bien aimé, c'est pas renversant mais c'est agréable à lire, l'histoire est assez maitrisée même si la fin tombe un peu à plat (on a l'essentiel des explications assez tôt et l'auteur termine de expliquant de façon assez scolaire tout ce qui pouvait rester incompris. Il le fait en s'adressant au lecteur en plus, un choix un peu curieux mais qui reste cohérent par rapport à la construction du bouquin).
J'ai apprécié que l'histoire se passe dans le milieu de l'art, même si cet aspect mériterait d'être plus travaillé.

Sinon j'ai commencé Lune noire de James Ellroy 

➔ Starfula - 29 Jan 2010
t'es au courant que ce ne sont que des news fictionnelles ?

➔ -
Nietzsche :psykokwak::psykokwak:

➔ Starfula - 29 Jan 2010
Ce site est la honte de la blogosphère française.
Surtout qu'il y a quelques blogger respectables qui y écrivent de temps en temps.
Mais Colombani

Ah ben Slate, Mediapart, Rue89, c'est toute la lie du "journalisme" : Plenel, Colombani (anciens du Monde), des anciens de Libé... On va encore dire que je tape sur la gauche mais bon.

Dire que nos impôts financent ça.