Un jour de 2005, dans les studios japonais de Sony, un gigantesque brainstorming est lancé devant la machine à café : "Bon les gars, c'est bien sympa la PSP, on a un grand écran, elle peut lire des MP3, les vidéos mais bon maintenant faut des jeux." Là un mec déclare : "Et si on réinventait totalement le jeu de plate-formes? Un jeu totalement épuré avec un gameplay minimaliste qui serait fun pour tout les générations de joueurs avec un design rigolo." Tout le monde se demande qui c'est et puis en voyant le
CV du designer (Legend Of Dragoon, Ico), pense que ça va ĂȘtre un truc Ă la fois poĂ©tique, vide et sans intĂ©rĂȘt.
Septembre 2005, le TGS arrive, Sony a toujours pas de jeux sur PSP, cette console morte nĂ©e n'ayant assez peu d'intĂ©rĂȘt vu qu'elle n'a pas d'Ă©cran tactile. Bon, chez SCEJ, on est magnanime, on va ressortir le truc de Tsutomu Kouno qui a bien avancĂ©. Le projet du nom de LocoRoco est donc dĂ©voilĂ© aux journalistes. Bien entendu, devant le design rafraĂźchissant, ils sont Ă la fois Ă©mervĂ©illĂ©s (
"sorte de croisement improbable entre les Barbapapa et South Park") et circonspects sur l'aspect gĂ©nĂ©ral de la bĂȘte et l'intĂ©rĂȘt de la chose. Bah oui, ça reste Sony hein, une approche assez peu novatrice du jeu vidĂ©o. Bref, le jeu sort dans une indiffĂ©rence quasi complĂšte en 2006, plus ou moins plombĂ© par une critique dĂ©sintĂ©ressĂ©e et se paie mĂȘme le luxe d'ĂȘtre un four complet au Japon, pourtant coutumier des designs bizarres, colorĂ©s et, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, sans aucun goĂ»t. Ceci dit, chez Sony, ils auraient pu se rendre compte qu'une durĂ©e de vie d'une dizaine d'heures, dans un univers novateur, avec des musiques barrĂ©es qui filent la pĂȘche Ă©tait assez faible. Surtout qu'en plus, les cuistres n'ont pas hĂ©sitĂ© Ă rajouter des secrets qui obligent Ă rejouer au jeu au minimum 4-5 heures pour avoir les 100% chers Ă tout hardcore gamer. Dans quel monde vit-on quand mĂȘme? Prenons un contre-exemple : New Super Mario Bros lui Ă©tait bien mieux Ă ce niveau, aucun replay value, la classe totale donc.
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Une premiÚre ébauche (rejetée) des LocoRoco. |
Sony a pourtant fait volte-face, ils sont maintenant bien décidés à imposer cette nouvelle licence, qui, il faut se l'avouer et ne pas se voiler la face, n'a presque aucun potentiel commercial : pas d'univers reconnaissable au premier coup d'oeil, pas de personnage principal avec un nom de moins de 2 syllabes et de 6 lettres facilement mémorisable. Bref du vide. Ordoncques, aprÚs un passage sur PSN (
que certains ont d'ailleurs comparĂ© Ă juste titre avec Pikmin), nos gentilles patatoĂŻdes multi-couleurs repartent Ă l'aventure dans une suite appelĂ©e LocoRoco 2. Bonjour l'originalitĂ© chez Sony. Je sais pas, ils auraient pu se creuser la tĂȘte. Un Super LocoRoco Prime - Patatos Galaxy aurait eu plus de gueule. Mais passons.
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Exclusif Gamerama : une Ă©tude interne Sony pour redynamiser l'univers LocoRoco. |
LocoRoco 2 est toujours dĂ©coupĂ© en niveaux maintenant regroupĂ©s entre eux dans ce que nous pourrions appeler des mondes : monde de glace, de forĂȘt, etc... Rien de bien original et frais dans tout ça. Le gameplay est toujours aussi simple : taper la gachette L et l'Ă©cran s'incline vers la gauche, notre locoroco de forme ronde glisse donc vers la gauche du niveau. Comme sur ce site, vous ĂȘtes pas cons, vous aurez compris que R fait de mĂȘme pour la droite. Presser L+R et le niveau tremble, le LocoRoco saute en l'air. C'est donc trĂšs accessible mĂȘme au plus neuneu d'entre nous, peut-ĂȘtre mĂȘme trop qu'on en vient Ă se demander si un Ă©cran tactile n'aurait pas apportĂ© plus de profondeur au concept.
La question qui brûle les lÚvres de chacun d'entre nous en cette journée d'été pré-canicule : LocoRoco 2 est-il seulement un LocoRoco 1.5? Renouvelle-t-il autant le gameplay qu'un Mario Sunshine l'avait fait pour Mario 64? Evidemment non : plus de niveaux que le premier, plus de secrets, plus de mise en scÚne avec des cinématiques rigolotes entrecoupant le cheminement vers la fin inéluctable, une maison à construire avec les objets qu'on découvre sur le chemin donnant droit à de nombreux goodies en cadeau (des musiques, un film en 3D des LocoRoco,...), replay value caca.
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Rien que pour degrama, le testeur de l'impossible s'est fait violence. Et il n'a pas mĂȘme rĂ©ussi Ă trouver tout ce qu'il y a Ă trouver. |
Ce LocoRoco 1.5 n'est donc pas et ne sera jamais la nouvelle rĂ©fĂ©rence du jeu de plateformes. Une histoire simplissime (pff y a mĂȘme pas de princesse Ă sauver
), un gameplay simplissime, une durĂ©e de vie trop longue, un univers enfantin, des musiques sans aucun caractĂšre, mĂȘme le prix est caca (30âŹ). Bref ne le cachons pas : c'est une merde.