Driveclub est un jeu vidéo anglais ayant pour ambition de donner au joueur le frisson ressenti au volant d’une superbe sportive européenne lancée dans un des plus beaux paysages au monde.
Level design
Un des éléments clé les plus importants dans un jeu de course consiste à faire ressentir au joueur une bonne, une excellente mise à l’échelle des décors : de la représentation de la végétation à l’ensemble des reliefs volumineux qui nous entourent, en passant par les affleurements de roches et le ciel. Plus l’espace dans lequel on évolue possède des dimensions et des proportions naturelles, plus la sensation de conduire une voiture dans cet endroit paraîtra réelle.
Driveclub constitue un pas en avant dans ce domaine, porté par les fondations d’anciens jeux arcade ou micro dont il s’inspire et par sa technologie.
La piste sur laquelle évolue la voiture doit être dessinée soigneusement, d’un trait à la largeur variable. Esquissant de grandes lignes droites savamment bosselées, alternant avec tous types de courbes en harmonie avec les paysages traversés.
Venons-en au rôle élémentaire joué par ces paysages parcourus. Ils doivent suggérer au joueur de manière active, le voyage qu’il effectue : partir du sommet enneigé d’une montagne jusqu’au fond de sa vallée, une route qui débute sur le flan d’une colline puis grimpe jusqu’à son sommet alors franchi où apparaît dans le paysage une nouvelle vallée dans laquelle on plongera pour la découvrir dans le détail. Les lieux traversés doivent raconter une histoire.
Une fois ces paysages appréhendés et apprivoisés par l’esprit du joueur, ils lui donneront la conscience précise de l’histoire racontée par ce voyage en ces lieux eux-mêmes chargés d’Histoire. Cette histoire nourrit le voyage et inversement.
De par l’espace parcouru, le jeu donne conscience du temps passé. C’est en cela un voyage, avec sa composante nostalgique.
A l’inverse, un mauvais level design va noyer, fatiguer, endormir et enfermer l’esprit dans un espace virtuel trop informe.
Par cette conscience si précieuse à l’Homme du temps qui passe, le jeu vidéo devient alors une musique à notre esprit, dont chaque note émane de la réserve de durée inépuisable qu’est l’avenir.
Dans l’espace ouvert par la grande profondeur de champ de Driveclub, le joueur se sent aspiré et éveillé.
Telle la musique, il fait accéder un instant notre esprit à un niveau de conscience supérieur.
C’est ça un jeu de voiture.
Conduite
En stock
Driveclub propose de base cinq environnements contenant chacun des routes sur deux tronçons et deux boucles pouvant chacun être parcouru dans les deux sens, ainsi qu’un circuit présentant trois variantes de tracé.
Les détails visuels ne manquent pas dans Driveclub afin d’améliorer l’immersion : reflets everywhere, pilote correctement animé jusqu’au bout des pieds, poussière, subtils déplacements de caméra en vue cockpit pour suivre la route, une multitude de sources de lumière en temps réel et des matériaux reflétant correctement l'éclairage pour un rendu d’une beauté réaliste. Le son assure la cavalcade, les rugissements moteurs sont un peu inégaux mais bons et sauvages dans l’ensemble, le mixage en course à plusieurs lui mériterait quelques petites retouches.
On note un aliasing encore un peu trop présent, mieux traité sur les décors pourtant fournis que sur les éléments proches comme la voiture. Ce choix, par défaut, me semble cependant judicieux pour optimiser prioritairement la visibilité.
On pourra parfois remarquer un peu de clipping sur certains éléments du décor, mais cela reste très discret.
A mes yeux, la seule réelle tare visuelle est la mauvaise qualité du filtre anisotropique qui peut parfois donner à l’image un côté PS3.
Le online propose de rejoindre un club de 6 coureurs et propose constamment durant le jeu des défis en tout genre entretenant la compétitivité. Malheureusement pour les joueurs, les débuts de la partie en ligne de Driveclub sont difficiles. La connectivité et les fonctions sont améliorés petit à petit par l’équipe de développement.
Sont prévus également en patch : météo, replay, nouveaux tracés et voitures, et en DLC de nouvelles épreuves pendant huit mois.
Enfin l’IA est assez vivante et réussie. Pas de rubber-banding abusif à signaler, sauf si on est complètement largué par le reste du troupeau (osef donc). Les adversaires peuvent être par moment agressifs. Particulièrement lorsqu’on débute et que l’on ne possède pas encore un bon niveau, une sorte de bizutage. Ainsi lors des premières parties les courses peuvent parfois ressembler à ça :