Un jour, en cherchant des piles pour remplacer les usagées de la télécommande de ma télévision, j'ai retrouvé ma Nintendo DS, coincée entre le manuel de la XBox 360 et le boîtier Super Nes de Skyblazer (aka Best Game Ever).
D'instinct, j'ai voulu la foutre sur Ebay, mais c'était oublier un peu rapidement qu'ils m'avaient supprimé mon compte pour défaut de paiement de leurs frais de merde.
Devant bien lui trouver une utilisation, et les pieds de mon lit étant déjà calés avec une Sixaxis, je fonçai revendre Ninja Gaiden 2 pour acheter un Supercard DS exemplaire du jeu de Tecmo.
Tailler des Black Spiders au stylet, il faut avouer que j'étais tombé bien bas. Cette idée ne me plaisait pas, mais pas du tout, d'autant plus que j'avais peur de perdre mes 10/10 aux deux yeux à cause des graphismes de Roumain sur les écrans timbre poste de la console portable.
Premier constat, c'est pas si pourri que ça. D'accord on est très loin de ce qui se fait sur PSP, mais pour de la DS c'est franchement bien foutu, avec des décors pas surchargés pour privilégier l'action et l'affichage à l'écran. On se fait très vite à la maniabilité et à l'orientation de la DS, qui se tient comme un livre, même si celle-ci est très basique.
Concrètement, il suffit d'agiter le stylet dans tous les sens pour enchaîner les combos avec plus ou moins de succès, même si le faire avec style et efficacité demandera un peu de dextérité dans l'utilisation des différents contres. Tout a été facilité à l'extrême pour ne laisser au joueur que du plaisir immédiat et une violence assez bien retranscrite, à l'image des munitions, illimitées.
Au fur et à mesure de votre avancement, vous récupérerez l'arc, et ses munitions comme les flèches explosives, et leur utilisation royal au bar puisque infinie. Les Ninpo sont également de la partie et ne serviront pas uniquement à occire les assaillants puisque de nombreuses énigmes reposent dessus, comme le fait d'allumer des torches avec le feu, ou déclencher des hélices avec le vent, rien de très poussé donc.
Le micro aussi aura son utilité puisqu'à un moment il faudra réveiller le vieil alcoolo de forgeron ou encore crier sur les hirondelles qui vous donneront des bonus une fois apparues puis tranchées.
Voilà donc pour une fois, et c'est rare, la Nintendo DS plutôt bien exploitée de bout en bout, avec un titre qui n'essaie pas d'en faire trop, qui ne tente pas de révolutionner quoi que ce soit, mais juste d'amuser.
D'ailleurs, à y regarder de plus près, et ce sera sans doute un défaut pour certains, on pourrait même voir dans cet opus un "portage" de Ninja Gaiden premier du nom comme en témoigne la bande-son, le bestiaire ou encore les boss-fight.
Si le jeu de Tecmo réalise presque un sans faute, on pourra en revanche regretter le schéma un peu répétitif qui est employé: un hub central qui vous mène à plusieurs téléporteurs vous invitant eux-mêmes à visiter des zones. Ces zones se résument souvent à des couloirs au bout desquels se trouvent des salles, dont les entrées se bouchent une fois votre arrivée, jusqu'à ce que vous ayez battu le quota de monstres.
On pourra toujours dire que c'est la marque de fabrique du genre et, heureusement, les couloirs évitent la monotonie en étant parsemés de quelques petits pièges qui auront pour but de vous enlever un peu de votre énorme barre de vie. Le jeu n'est pas difficile, et les ninpos ou améliorations de la barre de santé s'achètent pour pas cher chez Marusama.
Six heures pour torcher le jeu c'est raisonnable si seulement les cartouches DS n'étaient pas vendues aussi cher, mais ça c'est un autre débat. Il reste en outre un excellent replay value. Dans le cul Itagaki, ça fait deux fois que tes stagiaires font un meilleur jeu que le tien.