Je déteste les nostalgiques de la Nintendo 64. Je les déteste car il n'y a aucune raison d'être nostalgique. La N64, c'est la console de la honte, la page la plus sombre de l'histoire de Nintendo, même si côté matériel de Pakistanais il se sont bien rattrapés depuis avec la wii.
Les nostalgiques de la console aux cartouches te parlent sans arrêt de Goldeneye et des jeux Rare. Goldeneye c'est le FPS pour pauvres données aux morts de faim et les jeux Rare j'ai jamais pu les encadrer. Ils sont sois-disant synonyme de paroxysme en matière de maniabilité mais moi j'ai jamais aimé ces softs cul-cul à l'inertie de cosmonaute dans les déplacements. Le remake de Conker sur Xbox avait fini par me convaincre dans mes certitudes.
1080 Snowboarding? Dire que pendant ce temps-là on jouait à Coolboarders sur Playstation. D'ailleurs toute l'histoire de la console se résume là : il y avait la Playstation. Et comme il y avait la Playstation, il ne pouvait y avoir en face une console qui en était encore aux cartouches, aux extensions de mémoire et aux vibrations bricolées. Nintendo avait perdu Final Fantasy VII, et donc la guerre. A tout jamais.
Et pourtant, au milieu de ce marécage de merde et de médiocrité subsistait un étron ma foi bien vilain.
The Legend of Zelda: Ocarina of Time.
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Mettre des images permet d'aérer le test et de tenir en haleine le lecteur |
Le mot est lâché et je sens tous les hardcore gamers (oui les mêmes qui ont une Wii à l'heure actuelle, on est pas à une contradiction près) la bave aux lèvres et la bite à la main à la simple évocation des initiales magiques: OOT.
Ocarina, c'est la chose qui a le plus mal vieilli au monde, avec Brigitte Bardot. Difficile de ne pas laisser s'échapper un petit rot de dégoût à la vue de ces textures dignes d'une redéco d'appart de Valérie Damidot. Comment ne pas être épris d'une furieuse envie d'holocauste à la vue de ces connards de PNJ's, aussi ringards et pathétiques que les occupants du Loft (je vous laisse choisir la saison)?
Et pourtant (c'est le tournant de ce test, notez l'importance du mot "pourtant"), le très acclamé GTA IV ne fait pas mieux. Et là est toute la philosophie de cette review. Prenons le très acclamé jeu de Rockstar, faisant l'unanimité chez nos confrères grassement payés pour dire qu'il fait l'unanimité, et regardons ses entrailles. Quelle est la différence flagrante entre les deux jeux?
Les persos rencontrés sont aussi creux sauf que dans GTA ils disent "fuck" alors que dans Zelda ils disent "kikoo". Grand Theft Auto c'est la fausse impression de liberté, tout comme dans Zelda. Si on ne suit pas le scénario de GTA, il reste la possibilité d'écraser des piétons. Si on ne suit pas le "scénario" de Zelda, on bousille des streums à l'épée. A part la haute définition, rien ne différencie vraiment les deux jeux, et il en va de même pour toute la production next gen si l'on devait s'amuser à disséquer ainsi les défauts et les qualités comme les gentils journalistes conventionnels.
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On trouve plein de trucs qui ne servent à rien pendant le jeu, comme des Rubis, des araignées ou une princesse |
Stop. La comparaison s'arrête là et ne sert à rien. Sauf à prouver qu'en dix an le jeu d'aventure n'a fait strictement aucun progrès, en particulier Zelda. Si c'est inexcusable aujourd'hui, cela éclaire en revanche d'une autre lumière Ocarina of Time, le seul jeu qui n'ait pas à faire mourir de honte la Nintendo 64. Enfin si quand même un peu, mais pas plus que le design de Gears of War.
On a souvent considéré à tort que la grande révolution 3D c'était Mario 64 et moi je dis qu'il n'en est rien. Mario 64 était le prototype, l'essai d'un moteur qui a dit tout ce qu'il avait à dire avec les aventures de Link. Se balader avec un moustachu dans un monde fermé avec trois laiderons et deux plantes carnivores n'avait aucun intérêt. Visiter des temples avec l'alternance du jour et de la nuit avec un lutin vert en a par contre nettement plus.
OOT, c'est avant tout l'évasion classe XXL, malgré des mélodies bontempi pourtant toujours dans les esprits. Des donjons d'anthologie, des trouvailles extraordinaires même si mille fois recyclées depuis, en particulier dans les Zelda.
Oui, ça fait du bien de ne pas cracher aujourd'hui sur ce qu'on a adoré hier. Car Zelda n'est pas un MGS et ne sera jamais un représentant de la beauté graphique, dieu merci.
On peut toujours prétendre que l'immersion n'a pas fonctionné avec nous, que faire le tour de dizaines de salles pour trouver un coffre contenant un rubis rouge ça saoule, mais en cherchant bien on ne trouvera pas beaucoup de jeux du genre qui nous ont emballé depuis. Ca tombe bien car avec la frilosité actuelle du marché du jeu video, on est pas prêt d'y regoûter.