➔ mouai - 25 Mar 2012
Pour le mec de Nanterre, non effectivement tu ne peux pas y faire grand chose à moins de mettre encore plus d'interdits comme on le fait malheureusement quasi-systématiquement de nos jours (1 fait divers qui "émeut l'opinion" = 1 interdit, ou peu s'en faut). A moins de tout mettre en coupe réglée, il y aura toujours des génies et des psychopathes, c'est la vie.

Pour ce que dit Le Pen, dans l'absolu et si on s'en tient strictement à sa rhétorique elle a raison : encore une fois le terrorisme met directement en danger l'État (donc la nation) ce qui en fait la priorité contre laquelle lutter -qu'elle que soit sa nature et son origine- ; or quels ont été les terroristes les plus actifs ces dernières années ? L'ETA ? En France, pas vraiment. Le terrorisme d'extrême gauche ? Bah non, Action Directe a été démantelé il y a 30 ans et personne n'a pris leur suite. Restent les terroristes islamistes : attentats de 1995 avec le GIA, Mehra qui se revendique d'Al Qaïda, etc.
Donc d'un point de vue purement sécuritaire elle a raison. Néanmoins il est tout à fait légitime de penser, par exemple, que la priorité actuelle n'est pas la lutte contre le terrorisme mais la lutte contre le chômage parce que si ce dernier augmente trop il mettra en péril la cohésion nationale, donc par extension l'État, donc par extension la nation... Et c'est bien l'enjeu des élections, voter pour celui ou celle qui se promet de régler le(s) problème(s) qui nous paraissent prioritaires. Et à ce jeu-là, chacun voit midi à sa porte.

Après "l'instrumentalisation" oui, je te rejoins là-dessus et tout le monde a joué de l'affaire Mehra à son niveau : Sarko, Hollande et Le Pen qui interrompent leur campagne pour des prétextes moraux et d'unité nationale, Mélenchon qui fait bien savoir à tout le monde que, lui, il la continue ; ce qui lui permet de se poser en rebelle (et lui permet donc de rester dans son rôle), etc. C'est le serpent qui se mord la queue. C'est de bonne guerre... Chacun va utiliser le moindre fait divers pour montrer qu'il a raison, droite ou gauche sans aucune différence. Il ne s'agit pas de prendre de la hauteur mais de faire du marketing (= rameuter des électeurs). On peut trouver ça triste mais c'est comme ça.

Ensuite sur le fonctionnement hallucinant de la justice, les peines pas appliquées, etc. je suis d'accord avec toi. Mais se risquer à une réforme profonde du système judiciaire c'est aussi risquer de se mettre toute la magistrature à dos, c'est bien pour ça que rien n'avance.