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Metal Gear Solid 2 : Sons Of Liberty (PlayStation 2)

Par Kenjin - 17 Janvier 2007 20:53:17 - Fiche du jeu


Michel, joueur lambda, se réveille, le zizi tout dur car today is the big day : enfin, il va tâter MGS2. Comme tout bon nerdillon qui se respecte, il fonce dans le Micromania du coin pour retirer son MGS2 Sons of Liberty précieusement réservé depuis 6 bons mois. Peut être même filmera-t-il son déballage pour le poster sur les forums de son site préféré. Toutefois, une première mauvaise surprise l'attend : le jeu est vendu 70€. Qu'importe, la qualité n'a pas de prix.

De retour chez lui, il n'en peut plus, la pression est trop forte. Au moment d'insérer la divine galette dans son lecteur PS2 il ne peut réprimer un hurlement soudain : « Kojima j'écris ton nom, avec le foutre de mon caleçon ». Il découvre, complètement halluciné, l'introduction de MGS2, aujourd'hui encore inégalée en terme d'intensité. L'aventure va être grandiose, c'est sur !

Une demi heure plus tard, il arrête de mater l'intro, cette fois il est temps de passer aux choses sérieuses : le jeu. Tout commence par l'apéro : il boucle la première partie du jeu, le tanker, 20 minutes montre en main. Logique, il l'a de toute façon déjà plié 63 fois sur la démo vendue avec Zone of the Enders, jeu auquel il aura joué 7 minutes en tout et pour tout, le temps de se fracturer la rétine sur l'aliasing et les scintillements.

10 heures plus tard, il est en état de choc, les yeux hagards, le visage pale et les mains moites. Pourquoi ? Le jeu est-il si bon qu'il en ferait perdre toute dignité humaine ?

En fait non, c'est parce que c'est une infâme daube purulente.
Lors de ses 10 heures de supplice passées sur MGS2, il aura subi les pires sévices de sa vie de gamer (jusqu'à Zelda Twilight Princess).
Le premier doute apparaît lorsqu'il se rend compte qu'il va devoir se taper l'aventure avec un gay blondinet probablement refilé à Kojima par Nomura. Après avoir eu envie de le fracasser à coup de batte, on prend sur soi car finalement son charisme proche du poulpe ne dépareille pas dans le paysage des personnages imaginés par le facétieux développeur star de Konami.

Une petite revue d'effectif s'impose : Snake ne sert à rien, il se fait tabasser tout au long du jeu avec à ses cotés Otacon qui fait des blagues pas drôles, mais ça c'est le Japon, les jaunes ils travaillent 10 heures par jour jusqu'à 90 ans alors bon l'humour c'est très abstrait pour eux. Les ennemis, eux, sont tous plus risibles les uns que les autres. Il y a la russe qui est en fait le ninja à qui les méchants ont volé le bébé, le vampire immortel qui courre sur les murs, la blondasse, le gros sac qui fait du roller que tout le monde a oublié, le président « Snake, je suis ton frère » qui est déguisé en Gundam, et bien sur Ocelot qui ne sert à rien, parfois il vient au milieu d'une scène, il fait tourner son flingue, puis il part, juste comme ça. Si quand même des fois il se fait posséder par Liquid, dont il s'est fait greffer la main. Inutile de s'attarder sur les liens qui les unissent et la trame général du jeu, ce n'est que diarrhée comploto-politico-philosophique.

Bref, on pourrait croire qu'il s'agit d'un scénar' prétentieux écrit par un prétentieux mais en fait il apparaît clairement aux professionnels que nous sommes que la trame de l'histoire est débilisante et écrite par un putain de gros débile. Bah ! Ce n'est pas grave, le joueur lambda est habitué à l'indigence des scénarii présent dans la plupart de la production vidéo ludique (remember RE4). Dommage, le reste est ici du même acabit nauséabond.

Entre 2 boss battle absolument nullissimes, le joueur stupéfait par tant de médiocrité aura toutefois l'occasion de faire la même chose que dans MGS1, mais en moins moche quand même (pas plus de 3 couleurs sur la plateforme pétrolière, toutefois). Seules innovations notoires : la partie dans l'eau, complètement ratée, et le pompage intégrale d'Ico avec une gourde à escorter, pour que dalle en plus puisqu'en fait elle va crever (meilleur moment du jeu). Comme il en faut pour tous les goûts, le joueur un peu niais pourra s'amuser à percer les sacs de farine, éclater des pastèques, sniper des mouettes et glisser sur des fientes. Ces gadgets tentent désespérément de faire passer MGS2 pour un jeu ou tu serais libre de faire ce qui te plait mais en fait non, c'est un jeu terriblement avilissant dans lequel tu ne peux rien faire.

C'est simple, le jeu est toujours découpé en couloir, avec caméra fixe. Du coup MGS2 se transforme en un Pacman géant, ou il s'agit juste d'éviter les gardes et passer au tableau suivant. Passionnant. Et n'espérez pas vous amuser avec les gardes, leur IA est aussi développée que le cortex de fugatron. Précisons enfin que le héros conserve sa tétraplégie, ne pouvant ni sauter, ni marcher accroupi. Il peut juste ramper comme un golmon, se planquer derrière un mur et se retourner comme un abruti pour voir si un ennemi approche, ce qui, soit dit en passant, ne sert à rien à cause du radar pour assisté du pad.

Jusqu'ici, MGS2 nous aura rendu triste, mais son potentiel va bien au delà de ça et confine au sublimement médiocre dans la partie finale de son aventure. Le codec nous casse les couilles, l'histoire s'enfonce, on ne joue pas ou vraiment très peu, et lorsque l'on éteint la console avec 12 heures au compteur dont 4 heures de jeu effectif, on descend dans la rue brûler une voiture pour calmer ses nerfs. C'est ça MGS2.


Note : 5/10
Pour peu que l'on soit un joueur un tant soit peu critique et objectif, on ne ressort pas indemne de l'expérience Metal Gear Solid 2. Médiocre, ce jeu est surtout scandaleux car il tente de se faire passer pour ce qu'il n'est pas : MGS2 a la silhouette du film d'action, l'odeur du film d'action, mais le goût d'un jeu de merde.


Les avis des autres testeurs


L'avis de Ashram
Ma note : 9 / 10

Avec Metal Gear Solid 2, on a la preuve que l'on peut faire du jeu video autrement. Selon l'angle que vous adopterez, vous pourrez y voire une longue cinématique avec un peu d'interaction vidéoludique, ou alors une expérience différente.

Pour ma part j'ai vécu ce jeu comme ce qu'il doit être: un film dont vous êtes le héros avec une petite dose de réflexion sur les obsessions de Kojima. Car résumer MGS2 n'est pas simple et chaque personnage demande une seconde lecture à l'image de la terriblement charismatique Fortune ou alors Vamp. Oser l'introduction d'un nouveau héros était d'ailleurs risquer mais Raiden a toute sa place dans ce message sur la transmission des gênes et du savoir, sur la relation père-fils.

Une Big Shell au level design déformé au fur et à mesure de la progression de l'intrigue, des bossfight légendaires, une musique inoubliable: oui Sons of Liberty est un grand jeu, et il n'a pas fini de diviser. Pour ma part j'en ai pris mon parti: c'est le meilleur de la série.
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