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Metal Gear Solid Portable Ops (PSP)

Par Ashram - 29 Novembre 2007 15:09:16 - Fiche du jeu


Metal Gear Solid, c'est un peu la fierté d'Hideo kojima, la reconnaissance de ses capacités à offrir du spectacle, de raconter le jeu vidéo comme un film. A défaut de plébisciter à leur juste valeur ses séries comme Zone of The Enders, les joueurs ont choisi la plus tape à l'oeil.

Après un épisode sur trente-deux bits, deux épisodes sur cent vingt-huit et autant de dérivés, l'homme se devait naturellement de tenter le passage sur portable (on omettra expressément de mentionner les épisodes Acid). Dans le jargon ciné cher à l'ami Kojima on appelle ça une adaptation en série, un peu comme si Lucas envisageait de porter Star Wars à la télévision... oh merde il l'envisage vraiment!

Le parallèle est amusant puisque la saga MGS est un peu la transposition pour le jeu vidéo de la saga Star Wars: même public hystérique qui y voit un délire mystique, mêmes puceaux qui attendent chaque nouveau produit dérivé avec impatience érectile et même culte vaseux. Une différence tire quand même l'ouvre de Kojima un peu plus haut que la saloperie de papa George: le scénario. C'est grandiloquent, mais au moins Hideo a une culture, a quelque chose a raconter et sait créer un background a ses protagonistes.

C'est donc très naturellement que l'on était en droit d'attendre de pied ferme ce passage sur le petit écran, celui de notre PSP en l'occurrence. Et pourtant, dès le démarrage, les choses se gâtent.

Metal Gear Solid: Portable Ops a viré l'un des éléments qui faisait la surpuissance de la série: les cut scenes. A la place une B.D. du pauvre, genre griffonnée sur un coin de nape et scannée à l'arrache pour lier les missions du jeu entre elles. On me racontera toujours que l'auteur est très talentueux et tout le bla bla qui va bien, toujours est-il qu'on a du mal à apprécier ce mélange, un peu comme un plat Anglais.

Portable ops, c'est une mécanique de jeu entièrement revue


A la rigueur on s'en branle, on se dit qu'on va se rattraper sur le gameplay, bien que rigide sur consoles de salon, il reste potable depuis son "évolution" dans Subsistence. Ici aussi c'est la PSP qu'on s'enfonce dans l'oeil, et jusqu'à la touche R. Là où Syphon Filter et Medal of Honor Heroes avaient bien négocié l'absence de stick analogique droit, le jeu de Konami patauge complètement. Le pire c'est qu'il n'arrive même pas à assurer sur la partie exploration. Snake est aussi rigide qu'une trique de poney et la visée complètement aléatoire.

Les caméras semblent danser la Tektonik, si bien qu'on ne se casse même plus le cul à passer de la vue troisième personne à la subjective et on se contente d'avancer en bourrinant dans le tas.

Oui à la base MGS est un jeu d'infiltration. A la base seulement, car ici l'infiltration est un supplice pire que la plus cruelle des tortures dans Saw, la faute au gameplay dont la date de péremption se situe plus ou moins à la même époque que les événements relatés dans le soft.

A ce stade, je pourrais me dire que je joue comme une merde, que j'ai deux mains gauches et le champ de vision de Gilbert Montagné mais vu que je m'en sors royalement sur tous les autres titres du genre sur ce support, je trouve ça plus professionnel d'accuser les stagiaires de chez Konami, après tout eux ont été payés pour faire le jeu, et moi même pas un euro pour y jouer.

Note pour plus tard: envoyer un mail à Kunio Neo pour lui réclamer des compensations sous peine de l'inscrire à la mail list du fan club d'i Muvrini.

Mon UMD se retrouve donc sali par les coups de crayon d'un dessinateur raté et par le gameplay pensé par les ingénieurs de la passerelle du Queen Mary II. GREAT.

Je me tourne donc, mais pas trop, mes fesses me faisant déjà horriblement mal, vers l'histoire. Joie de courte durée car il n'y en a pas. En fait si il y en a une mais j'ai décidé que la trame narrative du dernier Super Mario était plus passionnante. Des soldats Russes et Américains ont été abandonnés, alors ils se disent qu'ils vont jouer avec des missiles près de Cuba, mais Snake il a tellement de charisme qu'il va les convaincre d'abandonner leur projet juste en leur tapant la causette à l'arrière de son camion pourri.

Ca c'est pour l'idée générale parce que dans les faits, vous enchaînez des mini-missions en faisant sans arrêt des allers-retours sur les mêmes sites. Vous avez donc votre map, une croix vous indiquant votre objectif et vous foncez à travers champs car de toute façon s'infiltrer est trop bordélique avec ce gameplay.

Les maps sont synonyme de complexité


Des fois, vous capturez des gens, des fois non. Ceux que vous capturez peuvent vous être utiles, ou pas. Quand ils le sont, ils se planquent dans un carton de Franprix en attendant que vous creviez ou que vous leur apportiez un nouveau prisonnier pour justifier leur existence. C'est censé rendre le jeu plus passionnant voire même tactique mais en réalité c'est un gadget qui s'apparente aux 100 % d'étoiles à collectionner dans un Mario.

Il reste les graphismes pour justifier son achat, mais ceux-ci sont tellement répétitifs (bâtiments - montagnes - bâtiments) qu'on préférera encore se taper la B.D. plutôt que de revoir pour la centième fois les mêmes textures.

Il paraît qu'il y a un mode Online, mais les heures passées à suivre épileptiquement les conversations au codec ont déchargé ma batterie.

Pas de chance pour moi, le jeu s'est vendu et son add-on arrive, ainsi qu'une suite en rumeur. Dire que ce temps passé à développer cet ersatz de jeu pourrait l'être à s'occuper d'un Z.O.E. next gen (ou même portable... soyons fous). Triste vie.


Note : 2/10
Metal Gear Solid Portable Ops c'est comme une adaptation de jeu au ciné faite par Uwe Boll: ça ne conserve de l'original que le nom et la notoriété. Gameplay insipide, scénario aux abonnés absents et sale gueule flagrante, il n'y a rien à tirer de ce portage dont les qualités ont rétréci au lavage et qui restera à jamais le ratage de Kojima, comme un travail de plongeur de resto sur un CV, ou une trace de dérapage au fond du caleçon.





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