Puppet Master
Ces parties en ville, véritable noyau central d'Assassin's Creed, mettent en avant toutes les actions du gameplay. Pour ne pas vous faire repérer, il faudra faire profil bas. Vous pouvez courir avec R1, mais lorsque le témoin passe au jaune, synonyme d'interrogation de certains, il faudra se fondre dans la foule en pressant la croix. Altair se met alors à marcher au pas en priant, tête baissée.
Un autre moyen pour ne pas attirer l'attention est de ne pas bousculer les gens, mais de les écarter par une pression de la touche rond. Cela permet entre autres de ne pas renverser les jarres que les femmes transportent sur leur tête.
Si toutefois vous devez combattre, c'est votre épée qui sera votre plus fidèle alliée. Une seule action est alors possible: tapoter le carré pour donner des coups d'épée. Certes plus tard dans le jeu vous apprendrez d'autres variantes, comme le coup mortel en retapant sur le carré au bon moment ou en contre-attaquant avec R1 mais dans le principe seule une action est possible.
Les combats sont donc mous, répétitifs et souvent inutiles puisque courir un peu sert à semer les soldats. Là est l'une des principales déceptions d'Assassins Creed, sachez le.
Dans ma bulle
Après chaque clôture de "chapitre", vous vous réveillez dans le loft au vingt et unième siècle et c'est là que le clavaire commence, ou reprend c'est selon. Ces phases sont imposées pour la poursuite de l'histoire et ne servent complètement à rien, que dalle. Vous vous relevez et le professeur vous suggère de dormir un peu. Vous vous dirigez donc vers votre chambre, allez dans la douche qui de toutes façons ne fonctionne pas, aux chiottes qui ne fonctionnent pas et vous essayez d'ouvrir un dressing qui ne s'ouvre pas. Oui: les mecs d'Ubi Soft ont intégré des éléments qui ne servent à rien au décor et ont programmé des phrases qui vous le font savoir: "Oh une garde-robe. Dommage que je ne puisse me changer"
Vous pouvez juste aller au lit et passer au jour suivant. Là le cirque reprend: on vient vous chercher, vous vous baladez un peu dans le loft et essayez de tromper cet ennui mortel en regardant par les grandes baies vitrées. Pas de bol on ne peut rien y voir. Pas qu'elles soient occultées, c'est juste que les développeurs ont tellement abusé de l'effet de coucher de soleil qu'on ne voit que dalle. Oui dans Assassin's Creed le soleil se couche en permanence, même lorsque vous vous levez la matin.
Autre point intéressant: vous ne pouvez pas courir. Ca paraît con dit comme ça, mais ils ont dû oublier de programmer cette action, à moins que ce ne soit volontaire parce que le personne qu'on incarne est un junkie. Ca ne l'empêche pas d'être en super forme dans les cut scenes mais bon il ne peut pas courir, juste marcher comme un vieux le ferait avec un déambulateur.
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Jade Raymond m'a proposé de coucher avec elle pour que je dise du bien du jeu. Pour la remercier la note finale a un point de plus que prévu. |
En conclusion ça va faire mal
Assassin's Creed est un jeu à part. Difficile en effet de lui coller une étiquette tant il fait l'amalgame de plein de genres pour un melting pot d'un goût moyen. Pour ma part je reste perplexe devant ce mélange bâtard entre moyen age et vie moderne. Ces passages obligés par notre siècle créent à chaque fois une cassure dans le déroulement du jeu, et sont vraiment insupportables, tant techniquement que scénaristiquement, ne faisant pas avancer le schmilblick.
Pourtant, le jeu est d'une beauté monstrueuse, c'est indéniable. Les villes regorgent de vie, de détails, et les paysages sont grandioses. Vous pouvez vous déplacer librement lors des cut-scenes et choisir, lors d'interférences, votre angle de vue, accentuant encore davantage le côté cinématographique du jeu.
Cette beauté a apparemment un prix puisque côté fps c'est juste lamentable. Ca rame souvent et chaque changement se "zone" est entrecoupée de chargements. Si au sein même de la ville il n'y a pas de loadings à déplorer, chaque transition en est percluse, masquant heureusement ce passage par un retour dans la fameuse chambre blanche où une voix vous donne des conseils et où vous vous baladez librement jusque la fin du chargement.
Sa durée de vie au raz des pâquerettes (quatorze heures en speedant) est presque une bénédiction tant Assassin's Creed est chiant. Enchaîner sans cesse les mêmes actions est pénible au possible, et seuls ceux qui auront envie de rentabiliser leurs soixante-dix euros volés se donneront la peine de se taper toutes les missions secondaires. Rien n'est vraiment parfait dans le gameplay: la palette de mouvements est trop restreinte et la partie exploration bridée par cela. On aurait pu penser qu'avec un titre aussi sublime et des combats aussi nuls, Ubi nous aurait au moins gratifiés de cascades vertigineuses. Il n'en est rien: les escalades de bâtiments sont automatiques, les sauts aussi, les planques aussi. Vous n'avez rien à faire. Pour un pseudo jeu d'infiltration ça la fout mal.
Donc que les fans de Prince of Persia n'espèrent pas se la donner dans des actions donnant le vertige: à part escalader les bâtiments de façon sommaire il n'y a rien à faire.
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JVoici le moment le plus passionnant du jeu. Normal on ne doit pas diriger le perso ni se taper le scénario. On admire juste |
Assassin's Creed est donc au final un mauvais PoP, un mauvais Metal Gear Solid, un mauvais GTA et un mauvais exemple d'optimisation, que ce soit pour la frame rate ou les loadings. On ne se rattrapera pas non plus sur le scénario indigeste et on se demande toujours ce qu'ils ont fumé à Montréal pour détruire un background aussi prometteur. Le seul mérite d'AC est de laisser entrapercevoir ce que pourrait être un Prince of Persia Next-Gen, pourvu qu'ils ne mixent pas son univers avec celui de Robocop juste pour faire style...