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Resident Evil 4 Wii Edition (Wii)

Par Caracolad - 29 Juin 2007 21:26:26 - Fiche du jeu



2007. Les nouvelles consoles passent leurs journées à nous séduire avec leurs jeux dans l'air du temps, mais les nintendosexuels s'en foutent. Ils préfèrent plutôt jouer encore, toujours à la même chose depuis plus de deux ans : Resident evil 4. Faut dire qu'on leur a rien donné de mieux depuis. Aujourd'hui, ils sont partis acheter le troisième portage du jeu sur leur dernière console, dans une version qui n'apporte rien de plus mais qui régresse avec sa maniabilité déconseillée aux tétraplégiques, et aux autres. Semi-FPS grand-guignolesque sur rails trahissant la série, tout a déjà été dit sur Resident evil 4. D'ou l'intérêt de ce test.

Le scénario est basé sur un nième sauvetage de princesse (Ashley, la cruche fille du président des USA) dans un patelin espagnol bardé de bouseux rageux. Le scénario se veut conforme à la réalité, avec des méchants en forme de terroristes sectaires antiaméricanistes, pervertis par un Napoléon-bis encore plus nain que l'original et un gourou qui chie des billes. Rassurez-vous, c'est bien le bel héros américain Leon Kennedy qui gagne à la fin, après avoir génocidé tout un peuple manipulé. Quand à Albert Wesker, il nous fait l'honneur d'être uniquement là pour rassasier le fanboy Resident evil pubère.



Physiquement, Resident evil 4 est aujourd'hui un peu vilain avec ses graphismes qui accusent le poids d'une paire d'années. Il s'agit bien entendu du plus beau jeu Wii jamais sorti et jamais rien d'aussi beau ne sortira jamais sur Wii, mais le jeu est quand même moche avec son aliasing et ses scintillements destructeurs d'yeux. Les effets aquatiques et de flammes, qui avaient de la prestance à l'époque, sont aujourd'hui mignons. Aucun journaliste n'osera vous l'avouer, mais le si léger surplus de puissance de la Wii par rapport à la Gamecube n'a servi strictement à rien. Sur un écran haute définition, le jeu est carrément repoussant, surtout que le mode 480p est bâclé sur la version PAL. Bref, si vous ne voulez pas intégralement détruire vos globes oculaires avec ce jeu, vous devez obligatoirement être pauvre.

Tout le monde le sait, Resident evil 4 met l'effroi de côté pour favoriser le shoot'em up, et ça aurait pu convaincre si ce coeur du jeu n'était pas loupé. Souci d'ampleur : l'intelligence artificielle est grossière et limitée, et il est aisé de la contourner. Par exemple, les ennemis nous courent après lorsqu'on est éloigné d'eux mais s'arrêtent net pour entamer une marche chancelante dès qu'ils sont à un mètre de nous... Après être grimpé en un lieu surélevé avec une échelle, il suffit de faire chuter celle-ci à l'infini pour empêcher les ennemis de nous atteindre... Avec la majorité des adversaires, une unique technique fatalise : une balle de pistolet dans leur tête, ça les étourdit, on se rapproche alors d'eux pour leur balancer un coup de pied et on les achève avec deux ou trois incisions au couteau. C'est la méthode la plus sûre et la moins coûteuse en munitions, donc la plus répétée, donc c'est vite répétitif, donc c'est très vite chiant.

On est globalement rapidement las de ce jeu, car seule la première partie dans le village est divertissante. La seconde partie, dans le château fort, est victime d'une violente baisse de régime qui dissuadera plus d'un joueur de poursuivre l'aventure. Les obstinés tenteront de supporter les décors industriels de la troisième partie, qui sont sans charisme et bâclés. A croire que tous les efforts des développeurs ont été concentrés sur le début de l'aventure. Le jeu est déconseillé aux claustrophobes : on évolue dans un couloir. On aurait pu nous proposer un poil de linéarité transparente dans quelques environnements plus libres, comme dans les précédents opus, mais non. Le chemin à suivre, c'est droit devant et marche à l'ombre. Des énigmes ont été disséminées pour la forme, elles n'ont aucun intérêt car elles se bouclent en quelques secondes à chaque fois. Les quelques passages prétendument effrayants font eux aussi de la figuration car le reste du gameplay est tant axé sur l'action fun que les quelques bulles de terreur tombent à l'eau. Par exemple, les Regenadores sont censés être implacables et terrifiants, mais ils sont inoffensifs et ont une bouille rigolote.



En nous prenant pour des masochistes, les développeurs nous obligent à protéger Ashley durant la moitié l'aventure. Cette greluche se fait sans arrêt capturer par n'importe quel ennemi durant les phases de jeu et se fait enlever dans pratiquement toutes les scènes cinématiques. Elle ne sait pas descendre une échelle, elle nous fait un caprice si on lui demande comment elle va... Elle irrite tellement qu'on enchaîne les game over après avoir vainement tenté de la tuer pour poursuivre l'aventure sans elle. Resident evil 4 est aussi le roi des erreurs de montage, ainsi peut-on constater que si Leon sort de sa poche une paire de jumelles lors de certaines cinématiques, celles-ci demeurent introuvables dans l'inventaire... Quand il se met à pleuvoir, on trouve des torches allumées... Une roquette suffit à dessoudre un boss... Mais la plus grosse bourde reste le château en Espagne. Sans déconner !

La cerise moisie sur le gâteau déconfit, c'est bien la jouabilité gyroscopique justifiant cette version Wii. Elle aurait en fait tendance à rendre insupportable ce jeu à la base juste moyen. Un imposant réticule de visée se ballade incessament à l'écran, même quand on s'en sert pas. La hitbox est délibérément catastrophique, car trop tolérante : on peut tuer un ennemi en visant le pot de fleurs d'à côté. Après les crédits de fin, il est certain qu'on vous indiquera une précision au tir de 95 %, même si vous êtes une grosse buse. A ce niveau d'assistance à la visée, on croirait jouer à Halo. Cette hitbox tricheuse est également aléatoire : on peut faire un headshot sur un ennemi lorsqu'on est certain qu'on n'avait pas visé sa tête, tout comme on peut manquer un headshot lorsqu'on est certain d'avoir visé sa tête ! Au final, une pareille accessibilté à la visée permet surtout une difficulté générale revue à la baisse, on n'est en fait jamais inquiété et l'on peut boucler l'aventure en ne mourant que quatre à cinq fois.



La méthode de visée est une atrocité car elle s'inspire de Red steel, donc de Time crisis : pas possible de mouvoir la vue en même temps que le viseur. Les réajustements se font donc à la fois au stick analogique (vue) et à la Wiimote (viseur), sans compter qu'il faut maintenir le bouton de lock enfoncé et recharger en secouant sa Wiimote. Un vrai foutoir new gen. L'affaire se complique encore durant les séances de snipe, où l'on ne peut que se servir du stick analogique pour diriger le réticule ! Mais à quoi sert la Wii ? En plus, la sensibilité est trop élevée et non ajustable. La gestion de l'inventaire est un vrai supplice avec le couplet Wiimote/nunchuck, à s'y emmêler les pinceaux en pestant. Les QTE ne varient plus d'une session à une autre dans cette version, du fait de l'utilisation de la Wiimote. Sachez enfin que les nintendosexuels pourront goûter au mode Separate ways issu de la version PS2... Avec les graphismes de la version PS2 !


Note : 3/10
Resident evil 4 sur Gamecube était décevant, le portage PS2 était mauvais, le portage PC était calamiteux, le portage Wii est cataclysmique. Capcom intente une énième ressortie du jeu avec toujours ces mêmes graphismes déterrés, ce même scénario pas crédible et ce même gameplay bourré de failles. L'unique innovation étant l'apport d'une Wiimote qui rend chaque geste brouillon. A croire qu'un Resident evil sur Wii ne peut être jouable qu'en étant un véritable rail shooter.





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