Retournement de veste acrobatique, j'ai revu Avatar 2 et j'aime bien lol.
J'ai relu ma critique de l'été dernier et certaines choses n'ont pas changé : on passe au format série de films contrairement au premier qui fait totalement film complet, ce qui est moins le cas pour le 2. Mais en même temps cela a été écrit dans ce sens (je ne savais pas) : d'abord le premier sans suites prévues, puis la suite en quatre parties façon SdA. Ça reste regrettable en un sens, avec tout le côté recyclage que cela induit et qui m'a rebuté, mais cela donnera peut-être une bonne quadrilogie (du 2 au 5) au final, j'ai confiance.
Pour les ados osef par contre je ne vois plus ça comme ça : ok il y a des trucs qui prêtent à rire comme toujours avec Cameron. Toujours étonné de voir les avis ici sur T2 génial et Avatar nul alors que c'est la même came. J'ai revu Abyss il y a un mois, en 4K, souvent embarrassant, carrément très embarrassant à la toute fin. Mais toujours un chouette divertissement.
Pour les ados donc je m'attendais à suivre principalement l'histoire de Sully, mais elle se fait indirectement à travers l'histoire de ses enfants : le perso principal de ce volet étant plutôt Lo'ak l'ados tête brulée à problème. En devenant petit à petit papa protecteur, Sully perd son esprit de Toruk Makto (guerrier légendaire), mais c'est son fils Lo'ak qui prend le relais de manière invisible, avec la même fougue insolente qu'avait son père jeune dans le premier (que je me suis rematté avant, ce bond en avant dans la DA du 2, cool) mais qui se retourne ici contre papa Sully sans qu'il ne le perçoive (un classique dans la paternité). Cependant c'est grâce à Lo'ak que Sully redevient Toruk Makto à la fin : de par son isolement et tout son parcours, Lo'ak est le seul à se lier au Tulkun banni (la baleine), avec de jolies scènes qui rappellent ces courts moments salvateurs de paix intérieure durant l'adolescence. Un peu comme Sully avait réussi à se lier au Toruk (grand dragon rouge) dans le premier. Vers la fin quand papa Sully va pour se rendre pour sauver ses enfants, c'est le Tulkun énervé lié à Lo'ak prisonnier qui en intervenant par son attaque surprise, refait basculer Sully en mode guerrier en créant cette opportunité. Donc c'est par les actions du fils à problème que la flamme du père se rallume.
L'évolution en parallèle des deux fils Lo'ak et Spider (Johnny Clegg) avec leurs pères respectifs est sympa, d'autant que les ados jouent bien. Les deux fils étant responsables de l'évolution de leur père dans ce film.
Kiri, le perso de Sigourney Weaver, est l'envoyée d'Eywa (l'esprit de la « planète » Pandora) pour prêter secours à Sully et sa famille dans leur mission de grande ampleur (m'étonnerait pas qu'on retourne sur Terre à la fin pour la sauver également, le grand personnage bleu Na'vi m'ayant toujours fait pensé au Shiva des légendes hindoues qui venait de l'espace). Dans le premier le perso scientifique de Sigourney meurt alors qu'il est demandé à l'arbre sacré de transférer son esprit dans son avatar. C'est probablement à cet instant qu'en fait, twist du 2, son esprit a bien été transféré mais dans cet enfant sans père qu'elle portera. Donc Kiri est plutôt une réincarnation + intervention divine pour la conception et le rôle de messie à tenir, cool.
Musiques efficaces, enfin plutôt accompagnement musical, rien de mémorable (ça n'existe plus ça) mais toujours porteuses de chaque instant avec une bonne synthèse des styles classique et moderne.
J'aime bien dans l'écriture l'articulation autour des trois éclipses présentées, à chaque fois propices à des changements sombres qui font basculer l'histoire : la première voit Spider se faire capturer ce qui oblige la famille Sully à partir s'enfuir et se cacher. Cela initialise aussi le changement du colonel Miles, enfin son clone rigolol (je dirais qu'il vaut mieux le voir comme ça... un peu comme Scharzy dans T2), qui commence par écraser le crane de son cadavre. Durant la deuxième Kiri fait un malaise en se connectant à l'arbre sacré, obligeant un hélico de scientifiques à venir l'ausculter, il se fait repérer et la famille Sully est de nouveau menacer par les militaires feat enfants en danger. A la troisième éclipse le fils aîné meurt et la situation est résolue avec Sully redevenu un guerrier d'Eywa.
Cet épisode en tant que suite c'est Sully qui perd son statut pour protéger sa famille mais le regagne grâce à elle, ce n'est pas totalement un retour à la fin du premier pour lui car il est maintenant accompagné de bons guerriers. Eywa a mis en place ses « pions », ce qui a demandé quelques changements puis un rééquilibrage. Ça fonctionne par le côté affection car on passe du temps avec eux.
Le thème principal étant la connexion dans l'univers : « water connects all things ».
Principalement la connexion père-fils, la connexion entre les hommes et leur environnement qui devient next level avec Kiri, la connexion avec les défunts.
Au final comme souvent avec Cameron, c'est cheezy sur la manière grossière de faire passer certains messages, tout se tient bien avec une super écriture à niveaux multiples, c'est fluide comme peu de films d'action y arrivent et je ne me suis pas ennuyé (cette fois lol) devant un spectacle 3D immersif visuellement superbe façon grande attraction (je me vois pas le revoir en 2D par contre, merci mon vieux plasma Pana).