➔ sherman - 04 Jul 2023

Allons, tu as montré pendant la période du Covid que tu as quelques compétences en statistiques. Dire que les violences augmentent en se basant uniquement sur des données comparatives d'une année sur l'autre n'a pas vraiment de sens d'un point de vue statistique, et ne permet en aucun cas de dégager une tendance (que ce soit à la hausse ou à la baisse) qui s'apprécie sur un temps plus long.

Si on prend deux chiffres-clés sur les liens que tu as postés :
- 948 homicides : ce chiffre était nettement plus élevé au début des années 2000 (jusqu'à 1400), et il est globalement stable depuis plusieurs années (ce qui n'exclut pas bien sûr des oscillations d'une année sur l'autre).
- 211 800 cambriolages : c'est par exemple moins qu'entre 2001 et 2004, ou qu'entre 2011 et 2018. Les chiffres oscillent entre 175 000 et et 257 000 depuis 2000.

À vue de nez c'est à peu près la même chose pour les violences sexuelles.

(et ne m'accuse pas de pratiquer le cherry picking, c'est juste que je suis à la bourre ce matin, je pourrai étudier d'autres chiffres plus tard )

Autre donnée statistique utile à prendre en compte : la population française a augmenté ces dernières décennies (+10% en 25/30 ans) ce qui doit logiquement conduire à une augmentation proportionnelle des faits de violence. Il est alors plus pertinent de ne plus se baser sur des valeurs absolues, mais sur des valeurs relatives, par exemple le taux d'homicides pour 100 000 habitants.

Attention également aux sources utilisées dans les enquêtes : certaines se basent uniquement sur les faits de délinquance recensés par le Ministère de l'Intérieur, d'autres sur des enquêtes de victimation ce qui induit nécessairement une hausse des chiffres, puisque par définition le Ministère de l'Intérieur ne peut pas connaître tous les faits de délinquance. Les stats du SSMSI sont fiables de ce côté-là, mais il faut tenir compte d'un éventuel changement de méthode de recueil lorsqu'on compare deux valeurs.