« On peut être admis avec des notes catastrophiques, un 7/20 par exemple », précisent plusieurs sources. « Le niveau général des candidats est plus faible », ajoute un formateur en école de police. « Mais j'ai tendance à croire que c'est générationnel, et que c'est l'Éducation nationale qui a lâché. Car la police a toujours attiré les gens issus du peuple. »
Antécédents judiciaires
Les recrues subissent une enquête administrative de la part des renseignements territoriaux. Le but, vérifier qu'elles sont de « bonne moralité » et que leur casier judiciaire ne comporte « aucune mention incompatible avec l'exercice des fonctions ». Là aussi, l'exigence a baissé, assurent plusieurs interlocuteurs. « On se retrouve avec des recrues qui ont des antécédents de violences conjugales ou de petits larcins », explique Franck Chantelauze, référent national formation pour Alternative Police CFDT. « Il y a des choses qu'on ne voyait peut-être pas avant. On se demande comment certains ont pu arriver en école… », confie un formateur et membre de jury.
En 2019, l'épreuve de gestion du stress a été supprimée, jugée trop chronophage et pas assez sélective. « Elle était pourtant très pertinente », regrette un psychologue de la police, membre de jury. « La vraie raison, c'est que cela éliminait beaucoup de personnes qui ne présentaient pas les garanties psychiques pour faire face à ce métier. »
À la formation ensuite de préparer ces recrues au terrain. Celle-ci a été réduite de 12 à 8 mois en école en juin 2020. « Erreur fondamentale », a reconnu Gérald Darmanin, qui va entendre les propositions de réforme ce lundi.