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Ancien-Combattant

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Voyage au bout de la nuit (relu 10 ans après)
Vol de Nuit
Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable

La France smiley21

Voyage c'est un plaisir tel que t'as aucune envie que sa lecture prenne fin. Tout y est jouissif, jubilatoire, plaisant tellement c'est vivant même dans les passages les plus sordides. C'est clairement mon livre préféré et pour moi le plus grand roman de tous les temps. C'est une oeuvre d'une telle envergure, d'une telle perfection qu'il serait suffisant et acceptable de n'avoir rien lu d'autre tellement ça surclasse tout. On a l'impression de lire la version condensée d'une vie entière.

Toute le gros segment en Afrique et aux US, du départ sur le bateau militaire jusqu'à l'arrivée à Detroit est somptueuse. T'es transposé avec lui là-bas, les paysages, les odeurs, les personnages et leurs conversations, dans leur contexte temporel prennent forme sans le moindre effort.

Un court passage parmi des centaines d'autres, pas forcément le plus représentatif mais dont la conclusion m'a marqué.

Je ne lui ai reconnu qu'une seule forfanterie, humble vanité, à Tandernot, c'était d'être lui, le seul Européen qui puisse attraper des rhumes en Bragamance par 44 degrés à l'ombre... Cette originalité le consolait de bien des choses... "Je me suis encore enrhumé comme une vache!" qu'il annonçait assez fièrement à l'apéritif.  "Il n'y a que moi à qui ca arrive ! - Ce Tandernot, quel type quand même !" s'exclamaient alors les membres de notre bande chétive. C'était mieux que rien du tout une telle satisfaction. N'importe quoi, dans la vanité, c'est mieux que rien du tout.

Vol de Nuit petit chef d'oeuvre aussi. Ca se lit rapidement, bien qu'il faille quelquefois relire à plusieurs reprises certaines idées exprimées métaphoriquement pour en saisir le sens profond. C'est comme un très long poème en prose sur le sens et l'importance du devoir, avec de rares et brefs dialogues et monologues, ces derniers fréquemment semblables à des bribes poétiques. Mais c'est très beau.

Au-delà de votre limite c'est mon 4ème Gary après Chien Blanc, Adieu Gary Cooper et la Promesse (merci GR). Je vais pas m'épancher, comme tjrs avec Gary c'est du petit lait.

J'ai quelques bouquins de côté, notamment les Noces Barbares. Je sais qu'il a eu un Goncourt mais j'ai peur d'entreprendre sa lecture et d'être déçu alors que j'ai d'autres classiques de côté que je souhaiterais lire, dont du Borges justement, du Zola et du Balzac. Qui recommande ?

Ancien-Combattant (24 Apr 2020)