➔ tsukoyumi - 09 Jul 2019
J'ai envie de dire qu'on s'en fout un peu du niveau technologique de Fiat, on s'en fout également de la nationalité de tel dirigeant.
Ce qui est vraiment important c'est comment on va pouvoir affronter la future concurrence chinoise, comment on va pouvoir supporter la transition vers l'électrique (financer la R&D), comment on va pouvoir baisser les coûts de fabrications, des composants, des matières premières.
Si on ne répond à ces problématiques rapidement, il faut s'attendre ni plus ni moins à la fin de l'industrie automobile française, et quand je vois Bruno Le Maire saborder le rapprochement Fiat-Renault au nom de la préservation de 3 emplois en France, y'a de quoi être sidéré par son argumentaire.
Faut rappeler que les économistes spécialisés dans l'industrie ont calculés que pour qu'un constructeur automobile reste viable, il faut qu'il dépasse un certain seuil de ventes/an (environ 5 millions de véhicules).
Renault (avec Samsung, Dacia, Lada) est en dessous de ce seuil critique, et donc il doit obligatoirement grossir. On sait que Fiat Chrysler est un groupe globalement en déclin et accumulant un retard technologique considérable (on est d'accord), mais malgré tout ils vendent beaucoup + de voitures que Renault et fusionner avec lui permettra de supporter plus facilement ces coûts de R&D et -entre autre- de négocier plus favorablement le prix des batteries auprès des fournisseurs chinois.
Faut vraiment intégrer que le budget R&D sur l'électrique c'est le nerf de la guerre. Regarde les budgets accordés à celui-ci par tous les constructeurs européens, c'est des montants absolument faramineux.On comprend pourquoi les constructeurs s'empressent de se lancer dans des politiques de fusion-acquisition pour supporter ce coût.
Du coté de la Chine, on doit vraiment commencer à s'inquiéter :A part une politique de rachat de constructeurs européens pour des transferts de technologies, la Chine n'avait pas d'ambition expansionniste, les constructeurs chinois partant du principe que leur demande intérieure était suffisamment grande/en croissance pour se focaliser uniquement sur ce marché.
Là ce soucis c'est que la demande chinoise est actuellement en chute libre et donc j'imagine mal les constructeurs chinois rester les bras croisés. Je pense que c'est beaucoup trop tôt mais peut-être qu'ils vont commencer à chercher des relais de croissance vers l'international, ils ont plus trop le choix.