L'IA de l'antimatière
Jojo

Fini Pyre. Alors, après des débuts mitigés, mon verdict est sans appel : un authentique bijou smiley121 la beauté faite jeu smiley121 et, non content d'être magnifique sous à peu près tous les aspects (l'interface, la DA, la musique...) c'est très, très bien écrit, d'un style à la fois élégant, fluide et aéré, un peu le contraire du mien pour vous donner une idée, avec ce qu'il faut d'un humour efficace et discret pour alléger le récit.

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Les mecs sont parvenus à créer une multitude de personnages tous plus attachants les uns que les autres et un univers original, riche, qui nous est présenté d'une manière digeste et organique. Je sais pas ce que donne la traduction mais pour peu que l'anglais ne soit pas un problème je recommande vivement de le faire en VO. Le reste sous spoiler, pavé soralien inc.

Le pire c'est pas que c'est pas ce qui m'a le plus impressionné. Le jeu fourmille d'un nombre d'embranchements et d'interactions assez incroyable pour une production de cette envergure. Pour vous donner une brève idée, à partir d'un certain stade nos choix aideront à déterminer la composition de notre équipe pour le reste de l'aventure, composition qui sera constamment amenée à évoluer par la suite. L'histoire s'articulant principalement autour des dialogues impliquant nos compagnons (oserai-je dire compagnon·ne ? non) on comprend assez vite que de nos décisions peuvent découler plein d'embranchements différents, nous donnant l'occasion de découvrir les protagonistes sous un nouveau jour voire d'influer lourdement sur leurs destinées (je dis pas ça à la légère, l'épilogue, jusqu'au générique de fin même, est vraiment... à la hauteur. :nepassurvendre: smiley34).

Et le gameplay dans tout ça ? Yeah, about that... Les phases de "vrai" jeu consistent à accomplir des rites s'apparentant plus ou moins à du handball vu du dessus, en 3v3. Où l'on ne pourrait contrôler qu'un personnage à la fois. Le système est étonnamment riche avec un petit arbre de talent pour chaque personnage, des stats, des accessoires, des jouabilités sensiblement différentes selon qui on contrôle... Le truc c'est qu'en termes de sensations c'est pas trop ça. Ça répond bien et c'est pas désagréable mais globalement ça va bien trop vite et le jonglage entre les personnages rend l'action plutôt confuse. On est loin d'atteindre le degré de finesse stratégique à laquelle on devine bien que ses créateurs prétendaient (y'a même un mode multi !). Je recommanderais de jouer en normal pour pas rendre ces phases de jeu trop frustrantes (en hard et avec quelques handicaps elles peuvent l'être par moments). Entre deux rites on a à décider de quelle route emprunter pour divers bonus anecdotiques (ou des rencontres différentes un peu plus tard) et on peut visiter un peu la caravane, qui fait office de QG, à la recherche de divers éléments avec lesquels interagir : un compagnon qui aurait quelque chose à dire, le livre, qui se remplit au fur et à mesure d'histoires nous en apprenant plus sur le lore, les souvenirs du périple, etc.

Comme dit plus haut les débuts sont pas forcément faciles, enfin moi j'ai eu un peu de mal. On est directement propulsé dans un monde dont on ne sait rien, illustré par des décors baroques, des personnages loufoques au doublage inintelligible dans un jeu qui peut donner la fausse impression de miser un peu trop sur ses phases de gameplay. Passé un certain moment (je sais plus trop quel a été le déclic pour moi) on finit néanmoins par s'attacher aux personnages et à mieux comprendre l'expérience qui nous est proposée, et là, enfin la magie opère smiley18

(bon faut être sensible au style très lyrique de Supergiant games aussi, si Transistor vous a laissé de marbre heu comment dire... honnêtement je crois que le jeu plaira pas à grand monde ici)
(mais j'avais envie d'écrire dessus quand même smiley87 )

Jojo (08 Jan 2018)