Ca me rappelle ce petit matin où, avec Vincent Dieutre, nous avions ramené une fille et un garçon dans son studio de la rue d'Ormesson. Une petite-fille Tolstoï, de la famille du grand écrivain russe, et un type anonyme ; qu'importe, au lit c'est du pareil au même. Alors que je prenais ma partenaire à l'ancienne, par les voies génitales, mon vieux copain – qui n'était pas encore le Garrel des pousse-crottes – entreprit symétriquement d'enculer le sien. Et comme l'autre avait visiblement du mal à se détendre, il saisit, impatient, le premier lubrifiant qui lui tomba sous la main : un flacon de Mixa Bébé ! Touillage, taraudage... le shampoing doux fit son office mais bientôt, à force d'aller et venir, une abondante mousse jaune se mit à fumer de l'orifice. Une mousse jaune à la merde tandis qu'à chaque sortie, son gland champignonnesque (tu étais bien monté, Vincent) extrayait, comme une excavatrice, quelques petits grumeaux. C'était déjà peu ragoûtant, mais quand, après la petite fête, l'enculé se remit sur le dos pour récupérer, un demi-litre de jus d'étron liquéfié par [le shampoing et] le sperme lui dégorgea du cul pour s'incruster dans le matelas. Ca, plus la mousse et les boulettes, ça puait fort dans la chambrée, et je fus bien heureux de pouvoir vite rentrer chez moi pour dormir au sec.
J'allais me retirer quand une étrange sensation, humide et brûlante au bas des couilles, me fit perdre à nouveau toute notion de distance de la Terre à la Lune.
Abandonné inconscient au plaisir, je m'obligeai bientôt à porter une main ferme à sa source pour me saisir, au milieu des peluches, d'une petite touffe de poils vivante. Ouaf, ouaf !La honte rétrospective pourrait me faire taire mais je dois à mon lecteur. C'était son petit chien qui me léchait l'arrière du scrotum de sa langue râpeuse et enfiévrée.Que dire ? Que faire ?La fille dont les fesses allaient et venaient devant moi comme du pudding anglais, était déjà partie trop loin pour s'intéresser à autre chose qu'à son fuyant plaisir. Je remis donc l'innocente petite bête au sol qui reprit aussitôt sa besogne.
Pétale de rose, concours canin. Oserai-je l'avouer ? Nous jouîmes en même temps, elle seule, moi avec le chien. Un petit yorkshire mâle à poils long de trois ans, vierge, prénommé Poupeto.
Poupeto mi corazon, à la langue rêche et aux yeux de velours ! Je ne sus jamais si tu avais été dressé à cet exercice par une paumée perverse, ou si cet élan d'amour t'était venu d'instinct. Quoi qu'il en fût, ce pur moment de tendresse – resté jusqu'à ce jour secret – est le plus beau moment de communion charnelle dont je me souvienne. Ouaf, ouaf !
Bref, Aublack et moi, forts de notre maigre expérience, étions tombés d'accord: : pendant l'acte nous avions dû, l'un comme l'autre, pour ne pas débander (autre constat mécanique d'évidence, il faut d'abord bander pour pénétrer), fermer les yeux très fort et penser à une femme. D'instinct, sans nous concerter, nous avions eu recours au même subterfuge pour mener la visite à son terme. Quand à l'enculade passive, ni lui ni moi n'avions trouvé ça suffisamment agréable pour avoir envie de recommencer. Conclusion sans appel : nous ne bandions pas sur un cul de mec, ni sur sa bite, nous préférions le cul des filles, leurs seins, leur bouche... c'est ça qui nous attirait, nous n'étions pas homos, point