Pour ajouter quelque chose sur la violence dans la société française, je tiens simplement à approuver Kolia sur le fait que OUI, l'hypermédiatisation fait que l'on a un ressenti faussé. Il n'est pas question de nier la violence, elle existe et elle pourrie la vie des gens qui la subissent et il faut la combattre, ça tout le monde est d'accord.

Mais si on prends ne serait-ce que le scandale des "tournantes" au début des années 2000, on se souvient du tollé que ça avait fait et du traitement médiatique tellement important que raisonnablement, n'importe qui pouvait croire que l'on était en présence d'un phénomène criminel en perpétuelle augmentation depuis X années. Sauf que le nombre de "tournantes" est en baisse continue depuis des décennies. Par contre, il est indéniable que la "violence quotidienne" (agression verbale ou pas etc) est en constante augmentation depuis de nombreuses années, mais paradoxalement, les crimes les plus graves eux sont en quasi constante baisse depuis des années.

Faut que je retrouve aussi une émission où il y avait un criminologue qui parlait (bon ça va faire 1 an donc je promets rien, me souviens juste que c'était très tard sur France 2) et qui disait que quelque chose que les sociologues ont pu constater au fil des décennies, c'est la perception qu'ont les citoyens de "leurs droits". Des délits mineurs (vols à l'arraché etc) ne faisaient presque jamais l'objet de plainte et ce n'est qu'en partie avec le développement des assurances qui exigent que la victime porte plainte afin qu'elle soit indemnisée que ce type de délit fait désormais largement l'objet de plainte.

Et le cas des viols EST un cas très spécial. Déjà, le fait que jusque dans les années 80 le viol était un délit et non un crime dissuadait pas mal de femmes de porter plainte car les peines encourues (je dis bien encourues) étaient jugées trop faibles par rapport à l'énergie nécessaire pour aller jusqu'au bout du procès. Ensuite, les mentalités de l'époque (pré-1980 donc et même post-1980) étaient très différentes. C'est sur je sais plus quel topic que quelqu'un a linké une vidéo issue d'une émission de TF1 où il s'agissait carrément de pédophilie et d'inceste et vous avez vu les réactions de la famille et des amis de la famille qui défendaient le père et cela ne semblait pas choquer outre-mesure le public sur le plateau alors que de nos jours ...

Pour finir, si vous pensez que la société de l'époque était moins violente que celle de nos jours, consultez les registres de l'état civil qui existent depuis 1539 (ils étaient alors tenus par les prêtres et évidemment, on enregistrait la cause de la mort), que ce soit dans les grandes villes ou dans les villes/villages. Pendant TRES longtemps si lorsque vous rentriez chez vous tard le soir, vous ne vous étiez pas fait dépouillé, tué, violé voir les 3 en même temps, c'était un miracle. La société s'est considérablement pacifiée au fil des siècles à la fois pour des raisons technologiques (l'éclairage public a fait par exemple une sacrée différence) mais également car les personnes elles-mêmes ont changé.

Mais je le répète encore une fois, il n'est pas question de nier l'existence d'une violence urbaine (et rurale au passage) qui fait chier la population. Mais non, je ne crois vraiment pas que "la société fout le camp".

PS : y a 100 ans on avait le bagne en France et plus maintenant. Aux Etats-Unis le bagne existe toujours dans certains Etats du Sud et on a des peines de prison pouvant dépasser les 100 ans car cumulables et ont en plus la peine de mort, cela n'empêche que proportionnellement à la population, les Etats-Unis ont une criminalité absolument délirante. Depuis le temps, ça se saurait si les lourdes peines avaient une quelconque conséquence sur la criminalité.

Re-PS :

La seule presse papier qui voit ses chiffres de vente en constante augmentation depuis des années, c'est la presse locale. Et le Nouveau Détective se vends 2 fois plus que Libération (270 000 exemplaires vendus du Nouveau Détective chaque mercredi en 2011).

Edit par McFly (04 Mar 2013)