Patrick Bateman
huge

Pas grand chose à en dire. J'avais dit vers l'élection présidentielle que la politique n'allait plus être très intéressante après mai 2012 et je crois que c'est le cas.

Juste quelques observations :

- L'Etat-Nation c'est mort. Causes : mondialisation, "élites" mondialisées et à fond pour l'Europe, fausse opposition droite-gauche, atomisation des "nonistes" entre extrême gauche, extrême droite et absentionnistes donc aucun pouvoir. Tous les attributs des Etats-Nations ont disparus : monnaie, frontières, culture, socle de valeurs communes.  Conséquences : découplage entre présence sur le territoire, citoyenneté et paiement des impôts, juxtaposition de populations différentes (pas seulement sur des critères ethnico-religieux mais sociaux, culturels, conflits de générations), et un Etat carotte/bâton pour faire tenir tout ça.

Un petit exemple forcément facho qui va mettre en stress nos amis progressistes-bobo-gauchos :

Mohammed Merah est français.
Vladimir Poutine n'est pas français.
Deal with it.

- L'Europe ne fonctionne pas mais c'est pas grave. Une règle historique de base : ça n'est pas parce qu'un pouvoir est corrompu, dictatorial, brutal, illégitime qu'il disparait comme par enchantement. Il faut qu'il soit remplacé par quelque chose de plus puissant. Vu le point 1, il n'y a rien qui ne peut remplacer l'Europe et l'arrimage au BAO en perte de vitesse donc il faudra continuer à faire avec. Le bon point, c'est qu'on pourra continuer à regarder les vidéos de Nigel Farrage en train d'atomiser Cohn-Bendit smiley59

- Le droit n'a rien à voir avec la morale (ça c'est juste un rappel) mais plus rien à voir non plus avec l'expression d'une expression populaire démocratique : il est sous la pression du "mais en <insert country here> il le font bien, il faut la même chose ici", sous la pression des avancées technico-scientifiques et sous la pression conjointe des gens qui vont à l'étranger pour être en accord avec ce qu'ils pensent/veulent, etc et nous contraignent indirectement à faire évoluer notre droit même si la majorité de la population est contre.
Donc, PMA, GPA, euthanasie, libéralisation des drogues, on aura droit à tout ça. Parce que la fabrique du droit n'est plus du tout corrélée à l'expression populaire mais dépendante de facteurs tels que : un cartésianisme ubuesque qui nie totalement les facteurs humains, la nature, les traditions et cultures, les mythes et croyances, une non-représentation totale de la structure de la population française dans les deux chambres, le lobbying des minorités.
A ce titre, Kenjin a bien raison de demander quand la polygamie sera autorisée, c'est un argument imparable. La seule raison pour laquelle on en parlera pas, c'est qu'il y a n'y a pas de minorité suffisament puissante pour porter cette revendication parce que pour le reste, "ça existe à l'étranger", "c'est une discrimination de limiter le mariage à deux personnes".
Petit quizz pour progressorama : trouvez-nous un seul argument contre la légalisation du mariage polygame qui ne soit pas applicable au mariage homo. Et pas d'utilisation d'épouvantails tel que "hihi tu es catho, tu es facho, tu es rétrograde".

- Dans un paradoxe à première vue en totale opposition au point 1, l'Etat poursuivra son extension dans les domaines du contrôle et de la fiscalité.
En réalité, c'est logique, à mesure que les prérogatives régaliennes sont transférées à des instances hors de contrôle démocratique, l'Etat doit faire de la communication pour continuer à justifier son existence et que la mascarade continue.
Donc, prenez vos précautions à ce niveau là et organisez-vous en conséquence pour les deux corrolaires :
- L'Etat va être de plus en plus partout, surtout là où il ne faudrait pas : stratégies d'évitement, pas d'affrontement direct, communautés d'intérêts pour résister.
- L'Etat va être de plus en plus inefficace : preppers, DIY et "la spécialisation, c'est bon pour les insectes".
Vous avez toujours l'autre solution si c'est votre tempérament : la pilule bleue.
Exemple : le vote obligatoire, bien évidemment smiley82

Bref, il est plus intéressant de lire Dantec et Houellebecq pour savoir ce qui va nous arriver que de continuer à s'intéresser aux croissants de l'Assemblée Nationale.