« L'Allemagne qui résiste à la crise ? Un mythe »
Arsène Schmitt, syndicaliste et président du CDTFM, affirme que la crise a engendré des situations dramatiques dans la région frontalière Moselle-Sarre :
« Nous nous battons, nous dénonçons cette Europe du capital, cette machine de guerre contre les travailleurs. C'est un carnage social en ce moment, on est en train de détruire nos acquis, nos droits, nos retraites. »
Et ces difficultés ne sont pas propres aux travailleurs français. Les Allemands aussi sont durement touchés, regrette Arsène Schmitt dans un rire désabusé :
« L'Allemagne va bien ? Pas du tout ! Les médias relaient des informations qui ne tiennent pas debout. Cinq à six millions de personnes travaillent pour des mini-salaires de 400 euros. On parle de pauvreté dans la vieillesse, de retraités qui doivent chercher des jobs pour survivre, de travail précaire.
L'Allemagne qui résiste à la crise ? C'est un mythe. En tout cas pour les travailleurs. »
Outre-Rhin, on a fait face à la crise avec plus de réussite, certes. Mais les classes moyennes et les ouvriers ont assumé les conséquences d'une politique sévère. Près de 7 millions de personnes ont un salaire inférieur à 8,50 euros de l'heure. Et 20% des salariés des PME allemandes se débrouillent avec moins de 10,36 euros horaires.