Après plusieurs dizaines – pardon, centaines - d'heures et de nuits blanches à mitonner vos cyclistes pour le Tour de Romandie, le GP de Vitré ou même du Tour d'Oman – dont vous ignoriez jusqu'à l'existence, avouez – Pro Cycling Manager 2012 tombera petit à petit le voile sur ce qu'il est vraiment : non pas seulement un jeu de sport, mais l'authentique et improbable rencontre entre Civilization et Pokémon, un jeu de gestion chronophage et mégalomaniaque, sorte de monde en modèle réduit concocté avec amour, autisme et génie, qui se reconfigure à chaque partie autour de grands modèles civilisationnels. Ici, les teams de sprinters (Sky, Française des jeux), leur sens du contrôle, leur puissance froide et leur mécanique rationnelle ; là, les teams de grimpeurs (Euskatel, AG2R), explosives, anarchiques et romantiques. C'est aussi un jeu de rôle à la japonaise, avec ses roasters, ses créatures d'herbe ou de pluie, ses stratégies d'équipe et ses terrains qui boostent ou baissent leurs statistiques en cours de combat, ses tanks et ses healers, où l'on apprend avec l'expérience que Cunego n'est pas un sportif, mais un Pokémon de montagne, comme Cadel Evans est un Pokémon de contre-la-montre et Thomas Voeckler un Pokémon de vallée ; qu'il faut les entraîner, les mettre en confiance, les utiliser dans le bon ordre, au bon moment et dans le bon environnement. Un vrai jeu de stratégie, tout simplement.