J'aime les travestis à barbe
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Dantarès
07 May 2012
Et bien moi, hier, j'ai fait fait le parcours du véritable militant socialiste. D'abord à Solférino, peu après 18h. Les résultats étaient déjà à peu près connus, mais la pression restait tout de même palpable. De minutes en minutes, la rue et celles mitoyennes devenaient noires de monde. De vieux mouvements de foules ont manqué de nous tuer à de multiples reprises. J'ai réussi à retrouver un ami tant bien que mal avant les résultats. Et à 20h, tout le monde a explosé de joie, on s'embrassait tous les uns les autres, grisés par cette fin tellement attendue. Mais pas assez grisés pour oublier de se rendre à la Bastille. Le métro étant pris d'assaut, nous avons migré vers Bastille. Je n'ai jamais vu autant d'ambiance dans la ville : un majorité de conducteurs qui klaxonnaient et à qui ont répondaient par des cris ou des slogans, sur tout le trajet. Aux conducteurs de Porsche ou de Jaguar, qui faisaient nettement plus grise mine, on criait "75%" ! Et à Bastille... Mazette. Même pour le premier mai, je n'ai jamais vu autant de gens sur la place, c'était impressionnant. Bon, après, tout ce qu'on voulait, c'était le discours final d'Hollande. Mais pour nous faire attendre, on a eu un concert un peu merdique, soyons honnêtes. Des caciques du PS ont aussi fait de courts discours ; à l'applaudimètre, Jospin et Delanoë sont devant. Valls, par contre, qui se mettait à gérer la foule des premiers rangs, se voyaient déjà ministre de l'Intérieur, c'était palpable. Et on a eu notre discours final. On pouvait enfin dire : on y était. Bien sûr, nous ne sommes pas des naïfs. Même si ils ont nié toute politique d'austérité, on va y avoir droit de façon détournée. Là-dessus pas de doute. Mais la subir dans une atmosphère un peu plus égalitaire et conforme aux principes de la République auxquels Sarkozy a tourné le dos pendant toute cette fin de campagne reste quelque chose de plus enthousiasmant. Quant à la polémique des drapeaux, je comprends, mais c'est un phénomène mineur : souvent, c'était juste un pauvre idiot qui se ramenait et qui se faisait remarquer avec son morceau d'étolle. Mention spéciale aux Ivoiriens venu je ne sais pourquoi et criant "Libérez Gbagbo !" ou au Virage Auteuil du PSG qui chantait des chants de supporter. Bref, il y avait tellement de gens que ce type de récupération à la con était inévitable. Ce n'est pas dramatique non plus. Voilà. |