Treziak
20 Feb 2008
Ah, l'éternel débat. Vous m'excuserez de répondre essentiellement sur un message en particulier.
kenshiro a écrit :
Par intéressant, j'entendais quelque chose de neuf, qui me change :
Je ne parlerais pas de FPS, parce qu'un Medal of Honor ultra-scripté, ça tient plus du jeu d'action-aventure à la première personne que d'un noble First Person Shooter, ni de beat'em all, Devil May Cry étant à mon sens très loin de l'esprit d'un Streets of Rage d'antan. Bien sûr, ça fait vieux con d'avoir de telles opinions. D'autant plus que je ne suis pas vieux (qui plus est issu de la génération PlayStation, ça fait vraiment beaucoup de défauts). Alors je devrais certainement être en émoi devant un Bioshock, un Mass Effect ou encore un Assassin's Creed. Pourtant, quand je regarde des photos/vidéos de ces jeux, j'ai la sale impression de voir toujours les mêmes marionnettes, au charisme d'huître, se mouvant dans des univers ou futuristes (genre "t'as vu, je maîtrise grave les clichés SF") ou médiévaux (style "toi aussi, Tolkien, c'est ton Dieu ?"). Et quand je lis les pitch des scenarii, c'est le même sentiment de déjà-vu. Un peu comme s'il n'y avait qu'un nombre limité d'éléments dans le déroulement d'une histoire, comme si tous les scenarii était torché par un écrivain qui n'écrit que parce que ça lui fait gagner du pognon, très loin de s'imaginer qu'écrire puisse être un art. Et quand je parle de clichés, je suis encore bien gentil, j'évite de faire du mauvais esprit. Si je devais être cru, je parlerais simplement de clones, auxquels on modifie un personnage, on change un événement et paf, nouveau jeu, nouvelles ventes, viens camarade gamer nous donner ton fric. Il n'y a pas de ré-invention, de modification, de vision personnelle. On a des orques comme on en a vu des milliers auparavant, des robots comme on en a vu auparavant, des personnages féminins comme on en a vu auparavant. Un peu comme si un grand gourou avait fixé une norme et avait déclaré :
Le pigeon, il est aussi bien hardcore que casual. C'est finalement ça le plus amusant (ou triste, tout dépend si l'on est blasé).
Le problème au final, ce n'est pas que tel jeu puisse être destiné au core ou au casual-gamer. Le problème, c'est que le marché global (sans se soucier des deux catégories) pullulent de consommateurs, qui claqueront aussi bien 8€ pour voir Astérix aux JO que No Country For Old Men, ou encore 20€ aussi bien dans la prochaine compil' de la Star Ac' que dans le dernier album de Sébastien Tellier.
Cracher sur Nintendo en ce qui concerne les jeux vidéos, c'est comme cracher sur les mecs de droite en politique : c'est se donner bonne conscience, se dire que les salauds, ce sont eux, à valoriser leurs pires défauts, en oubliant qu'en face, on applique des méthodes similaires, mais que l'on s'en cache, parce qu'on se dit que la société n'est pas encore prête à se faire totalement asservir, du moins pas aussi consciemment. Le plus triste finalement, c'est de faire ce constat : nous sommes esclaves d'habitudes risibles, et la plupart d'entre nous n'a plus l'ambition de mordre la main qui nous donne toute cette confiture. Le jeu vidéo, au même titre que le cinéma ou la musique, n'est plus qu'une gigantesque industrie qui doit faire du bénéfice, et nous nous en contentons.
Mais mettre Nintendo à l'origine de tout ça, ça permet juste d'avoir un coupable idéal à lyncher. Peut-être pour mieux se voiler la face et ignorer la part de responsabilités que nous avons tous, par notre manque de curiosité intellectuelle qui devient de plus en plus criant au fur et à mesure des années. * référence hautement culturelle |