comment je me suis fait chourer mon portable quand j'avais genre 15 ans. Assis sur les banquettes du fond de la rame, classique, avec deux potes qui ne m'ont autant le dire tout de suite pas été d'un grand secours. Deux mecs dont un assez imposant et l'air très vnr assis en face me demandent très poliment la permission d'emprunter mon portable, un putain de 3310 dernier cri auquel je tenais comme à la prunelle de mes yeux. Sachant très bien où ils voulaient en venir, mmmouii mais non, mais si, d'accord, je finis par obtempérer, n'en menant pas large et espérant naïvement le récupérer après quelques secondes. Evidemment non "on te le rend pas va chier". J'ai la tchatche donc j'arrive à créer un rapport avec le ravisseur on sympathise - fraternise, même ! - il rechigne à me rendre l'objet de mes convoitises mais s'étant malencontreusement pris d'amitié pour moi ne dit pas totalement non non plus. On descend de la rame, on sort un peu à l'extérieur, puis on retourne dans le métro tout en continuant à discuter (sous les yeux de son comparse un peu vnr et de mes deux potes médusés par mes talents d'orateur). Là il porte son attention sur une fille, même espèce que lui, autre sexe (sans vouloir présumer de quoi que ce soit), assise l'air très sûre d'elle sur le quai, et l'agresse plus ou moins verbalement car c'est ainsi que ces spécimens font la cour. Elle se laisse pas démonter et l'insulte à son tour, il est tout penaud mais de mon côté je sens bien qu'une histoire est sur le point de naître entre les deux. C'est alors qu'afin d'instaurer un climat de confiance entre nous et de m'attirer ses faveurs je lui conseille gaiement "hey, si une fille te plaît je sais pas moi, l'insulte pas comme ça, dis lui plutôt t'as de beaux yeux tu sais et tout se passera mieux". Désarmé par ma candeur il entend finalement raison et entame une discussion apaisée avec elle. C'est là que, mes efforts portant enfin leurs fruits, il se résolut à reconnaître l'extraordinaire aide que je venais de lui prodiguer et consentit à me rendre mon cellulaire. Il l'avait laissé dehors lors de notre brève excursion, sous le banc où nous nous étions arrêtés, il n'appartenait qu'à moi d'aller le récupérer.

Nous nous quittâmes bons amis.

Il n'y avait évidemment aucun portable sous le banc