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Chronique : Tiers japonais, état des lieux

Arnaques, fraîcheur et propreté - Par bluheim - 14 Mars 2007 19:54:24

Parce que les jeux japonais, çay leu bien...

Soyons honnêtes : s'il fallait reconnaître à Nintendo une seule réussite avec la Wii, ce serait d'être parvenu à obtenir un support conséquent de la part des éditeurs tiers, japonais de surcroît. Heureusement, personne ne nous oblige à reconnaître quoi que ce soit.

- Konami :

Chez Konami, c'est des petits malins. Plutôt que de prendre le risque de sortir un jeu ambitieux, et donc coûteux, ils ont choisi de développer un petit jeu simpliste et bon marché, juste pour tester la réaction du public Wii. Ce petit jeu, c'est l'adorable Elebits (ou Eledees chez nous) :



Il va sans dire que ce jeu est une grosse cramouille sans intérêt. Mais le public Wii a adhéré à 100% avant même d'avoir mis ses paluches dessus - et gageons que les ventes de ce jeu budget (vendu au prix fort, cela va de soi) seront excellentes - les chiffres US ne devraient pas tarder.

Konami en a évidemment tiré les leçons, en industriel aguerri. C'est ainsi que début février 2007, Konami présente son second projet Wii, Dewy's Adventures :



C'est niais, c'est moche, c'est probablement développé par des alcooliques mais c'est précisément ce que le public Wii réclame à corps et à cris, l'index en sang. L'accueil a évidemment été à l'avenant : les mots fraîcheur et propreté ont été scandés en choeur pendant plusieurs jours d'affilés dans les maisons de retraite, les cours de récréation et les rédactions de site web...et Konami a sabré le champagne, trop heureux de constater que leur simulateur de préservatif (apparemment usagé, et le gars était chargé !) faisait l'unanimité, aussi bien auprès des médias que du public-poubelle. Mieux que ça, ils ont déjà trouvé leur line-up Wii de 2008, Elebits 2 et Dewy's Adventure 2 : Sweet Party inside a Rectum, et il ne leur coûtera rien ! De quoi financer gentiment Metal Gear Solid 4, leur très coûteux projet destiné au public exigeant des consoles next-gen.

- Koei :

Pris de cours par le succès improbable (et incompréhensible) de la Wii au dernier E3, Koei a prudemment préféré laisser la concurrence tester le marché avant de se lancer dans la bataille old-gen. Bien mal leur en a pris, on imagine le désastre financier s'ils étaient partis tête baissé à développer un coûteux Dynasty Warriors pour le joujou de Nintendo : ventes désastreuses, grosses pertes financières, licenciements, chute du cours, rachat par EuroTunnel. Les attentes du public Wii étant depuis devenues bien plus claires, grâce à Nintendo, Konami, Ubi Soft, Sega, etc., Koei s'est enfin décidé à dévoiler son projet phare, Opoona :



Je n'y connais rien en japonais, mais mon contact chez Koei me précise à l'instant que Opoona signifie à la fois "fraîcheur", "propreté", "aliasing", "textures floues", "saignements anals" et "Nintendo 64". Oui, le japonais est une langue étonnante de richesse sémantique. Chaque semaine je me dis que je devrais aller vivre au Japon quelques temps pour goûter à la richesse culturelle de ce pays magnifique.

Et puis je feuillette un manga.

Mais je m'égare.

Bref, comme l'a dit récemment un nBoy célèbre, Opoona pourrait bien être le premier RPG de la Wii (oui, il paraît que c'est un RPG). Et pas le dernier, son effroyable indigence lui promettant une carrière exceptionnelle dans les charts japonais et français. Bonne nouvelle pour les amateurs de jeux vidéo, ça financera un bon Dinasty Warriors* sur consoles next-gen.

- Capcom :

Chez Cacpom, on connaît bien les joueurs Gamecube (et donc les joueurs Wii) : on sait qu'ils n'aiment pas les bons jeux, que leurs trucs à eux ce sont plutôt les jeux niais et moisis et les remakes de portage d'adaptation. Après l'avoir découvert à ses dépends au cours de la génération 128 bits (l'excellent Viewtiful Joe s'est pris une volée de bois vert et l'inoubliable Resident Evil 4 a été un véritable four, compte tenu de son budget et de sa qualité), Capcom a décidé de proposer tout de suite à la Wii des projets à la mesure de son public :



Certains auraient entendu parler du développement d'un remake ou d'un portage ou d'un best-of des précédents Resident Evil. C'est non seulement extrêmement crédible d'un point de vue marketing (remake + Wiimen = fraîcheur = JOUISSANCE), mais ça l'est également d'un point de vue financier (investissement proche du nul = JOUISSANCE). Il y a donc toutes les chances que ce projet aboutisse dans un avenir proche.

DERNIERE MINUTE !!!

Un tout nouveau projet vient d'être annoncé par Capcom à l'instant même où je vous parle : Treasure Island Z. Sans surprise, c'est niais, moche...mais en plus cette fois, ça semble pompé sur Zelda :



a écrit :
Il s'agira d'un jeu d'aventure mettant en scène un jeune pirate avec un drôle de chapeau.


Un petit tour sur les forums permet de constater que ce concept ambitieux et ce scénario prometteur mettent les Wiimen en état de transe inexplicable, prêts à casser leurs tirelires Pokemon (où leurs Assurances Décès) pour se payer ce futur chef d'oeuvre de la mièvrerie. Comme toujours, à 60€, parce qu'il faut bien financer Resident Evil 5.

- Square Enix :

Comme Capcom, Square-Enix connaît bien les joueurs Wii : pour leur avoir refourgué un sous-Final Fantasy qui, non content d'être lamentable, imposait aux joueurs de jouer avec des Gameboy Advance en guise de manettes (!!), Square-Enix a rapidement pris la mesure du potentiel de vache à lait des nBoys. Du coup, pas étonnant qu'au moment de choisir entre développer sur Wii un tout nouveau Final Fantasy et se contenter du portage d'un jeu d'arcade, ils aient opté pour la solution la plus adaptée au public Nintendo :



Des graphismes ridicules, des couleurs digne d'un jeu d'éveil, un gameplay simpliste et débilisant, il va sans dire qu'ils ont fait le bon choix. Ajoutez par là-dessus que le jeu est rentabilisé depuis des années en arcade et on obtient la poule aux oeufs d'or idéale pour financer Final Fantasy XIII.

- Sega :

Sega, qui n'en finit pas de mourir (c'est quand ils veulent), bouffe à tous les râteliers. Mais à aucun autre aussi copieusement qu'à celui des Wiimen. Malgré qu'ils aient frôlé la catastrophe.

Parce qu'il faut savoir une chose sur Sega : au début ils ont douté. Si, si. J'en discutais récemment avec le président de Sega, pendant un dîner-concept chez Amazing_Joe (pendant lequel il a rêvé du prochain accessoire de Nintendo, qu'il a modélisé dans son plat de purée, et du pays vainqueur de l'Eurovision), et il m'a avoué qu'ils ont faillit proposer des jeux intéressants sur Wii. En fait, à l'E3 2005, ils ont cru que Nintendo s'était enfin décidé à prendre l'industrie du jeu vidéo au sérieux et à proposer une console aussi puissante qu'une Xbox et du coup, ils étaient prêts à mettre en chantier une suite à Panzer Dragoon Saga. Fort heureusement, des contraintes budgétaires induites par les investissements next-gen les ont obligé à repousser le projet de plusieurs mois. Bien mal leur en a pris : les Wiimen n'auraient jamais compris le scénario d'un Panzer Dragoon Saga (et encore aurait-il fallu qu'ils connaissent l'épisode Saturn) et le système de combat aurait demandé bien trop d'implication pour les personnage âgés, les nouveaux-nés et les handicapés.

A l'E3 2006, Nintendo dévoile enfin le positionnement de la DS géante et sauve Sega de la catastrophe. La suite, on la connaît : Sega sort de ses cartons des niveaux et des mini-jeux qui n'ont pas été retenus pour les versions 128 bits de Super Monkey Ball, fourre le tout dans le cul des Wiimen une compilation et trouve là un financement inespéré à Virtua Fighter 5 !



Visiblement rassurés, ils enchaînent avec un Sonic sur rail qui, non content de repousser les limites de l'horreur la propreté technique et esthétique, se permet le loisir d'être nul :



Bizarrement, il n'y a plus rien de prévu sur Wii chez Sega. Gageons qu'il ne s'agit là que d'un flottement dans la communication du groupe et qu'ils ont encore plein d'idées bouillonnantes pour remplir leurs caisses : un Nights (jeu sur rail = fraîcheur = JOUISSANCE), un Billy Hatcher, un Virtua Fighter Kids. Parce que c'est pas le tout, mais il y a un Sega Rally à financer !

- Nintendo :

Ha non, désolé, Nintendo n'est pas un éditeur tiers. C'est parce qu'ils font aussi de la merde que j'ai confondu.

* Nan, je déconne.



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