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Chronique : De Vidéoludix en Gaule

Réflexions hautement philosophiques - Par KamiOngaku - 13 Février 2008 01:49:19

Nous sommes en 2008 après Jésus-Christ. Toute la Gaule est occupée par se passionne pour Vidéoludix. Mais qu’en est-il de la situation d’Astérix et de ses compatriotes sur ce marché ? Les Gaulois se sont en effet toujours rêvés troisième nation du monde dans l’univers de Vidéoludix. La grenouille peut-elle vraiment prétendre se faire (presque) aussi grosse que le bœuf ? Pour le savoir, un recensement du village s’impose.

Le combat des chefs


Les gazettes de toute la Gaule, jusqu’aux plus prestigieuses, ont récemment fait une place rare sur leurs Unes aux jeux vidéo, et plus particulièrement au premier des Gaulois qui nous intéresse. Avec des titres sans retenue : suite la future acquisition par Ordralfabétix d’un concurrent du pays lointain où vivent les glouglous, celui-ci devenait le numéro un mondial du secteur. Alors qu’il y a quelques mois encore, tout le monde s’interrogeait sur sa marchandise à la fraîcheur douteuse, et que ses propriétaires cherchaient à s’en séparer, le voilà fierté de tout un village, qui relève la tête pour l’occasion et croît en son importance retrouvée.

D’autant que celui-ci héberge également entre ses remparts la délicieuse Falbala. Elle grandit vite et se fait un nom dans tout le monde romain grâce à des licences fortes et à une production d’une qualité satisfaisante. Et même quand ce n’est pas le cas, Falbala sait parfois user de ses charmes, et faire oublier son accent, pour accoucher malgré tout de million sellers. Convoitée par beaucoup, c’est avec stupeur que, fin 2004, le village avait appris la perte de sa virginité, due à un grand blond du nom d’Electronix Arts. A noter, à ses côtés, la présence de son brillant petit frère, spécialisé dans les jeux pour téléphones portables.

Reste un troisième acteur significatif : Agecanonix. Mais autant être clair : s’il a brillé à Gergovie, étant alors le deuxième guerrier en présence, il n’est aujourd’hui qu’un habitant, certes important dans le village, mais quantité négligeable à l’échelle du monde. Un studio du côté de Lugdunum lui assure heureusement encore quelques belles productions.


Voici les forces gauloises en présence


Nous ferons l’impasse sur quelques autres villageois, petits studios de développement ou éditeurs modestes, bien souvent méritants, mais qui, à l’intérieur même du village, n’obtiennent qu’une reconnaissance marginale.

La grande traversée


A première vue, Abraracourcix a des raison d’être content de son village : si Agecanonix n’est aujourd'hui guère plus qu’un astre mort, brillant exceptionnellement par quelques titres, Ordralfabétix fait plus que le remplacer dans la course mondiale à la taille, et Falbala est aujourd’hui une bien plus fière représentante du village qu’elle ne l’était du temps de Gergovie. Mais à y regarder de plus près, on peut douter de la bonne santé de Vidéoludix en terres armoricaines.

Tout d’abord, avec seulement trois membres majeurs dans le secteur, on ne peut pas dire que le village soit aujourd’hui clairement tourné vers cette industrie. Depuis la fin des années 1990, le nombre d’acteur a clairement diminué. Si les chants d’Assurancetourix, dont son plus célèbre tube Superman 64, ne manqueront à personne, on ne peut nier que la baisse des effectifs travaillant dans le domaine est dommageable pour la renommée du village, et est sans doute à l’origine du gâchis de nombreux talents. Néanmoins, peut-être faut-il préférer la qualité à la quantité, et se satisfaire de compter le futur numéro un mondial dans les rangs gaulois, en plus de Falbala, l’étoile montante ? Pourtant, même à ce jeu-là, la Gaule a du soucis à se faire… Notons tout d’abord qu’Ordralfabétix, qui regardait depuis longtemps déjà de l’autre côté de l’océan, sera encore moins gaulois une fois la fusion achevée. Si son capital le restera, ni ses principaux studios, ni ses grands centres de décision ne seront implantés de ce côté-ci de l’Atlantique. Par ailleurs, pour combien de temps encore Falbala habitera-t-elle au village ? Et si la course à la taille, lancée par Ordralfabétix, incitait Electronix Arts à la demander en mariage ? Celui ci a des arguments que la Belle aurait du mal à refuser, et cette union pourrait la contraindre à s’exiler, au moins partiellement, dans le pays de son nouvel époux, affaiblissant encore un peu plus la position du village d’Astérix. Le développement de l’activité d’Ordralfabétix, qui semblait de prime abord une bonne nouvelle pour la Gaule, pourrait se révéler une bien mauvaise opération pour l’influence gauloise.

Le ciel lui tombe sur la tête


Face à ce constat déprimant, comment réagir ? De quelle manière lutter face aux énormes cadeaux fiscaux pratiqués par certains concurrents, pas moins doués pour autant ? L’effet du CIG (crédit d’impôt gaulois), voté début 2007 et validé à la fin de l’année par la Commission, qui permettra de déduire 20% des frais de développement d’un titre de l’impôt à payer est malheureusement incertain. Et n’est-il d’ailleurs pas déjà trop tard, à une heure où les ouvertures de studio se multiplient dans les pays à bas coût de main-d’œuvre, comme l’arrivée de Falbala à Singapour le montre ? Peut-on imaginer que les studios implantés dans les pays riches vont au mieux stagner, et que les emplois perdus récemment ne seront pas regagnés ? Autant d'interrogations auxquelles seul le Devin pourrait répondre…

Si le banquet de la fin 2007 avait été joyeux et tout à l’honneur d’Ordralfabétix, il se pourrait bien que celui de 2008 soit pauvre en sangliers et empreint d’une cruelle désillusion, pour ce village qui se voit probablement plus grand qu’il ne l’est.



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